Journal des Mines (1808, volume 24) [Image 28]

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sun UN NOTTVÉATS OiNRE 54 mier. Maintenant supposons qu'un lent refroidissement permette dans cette matière vitreuse la combinaison de certaines substances et leur aggrégation , et je demande s'il est possible de croire que ces nouvelles substances sont les

mêmes que celles de la pierre soumise à la

vitrification ? Comment cela ponrrait-il arriver, puisque plusieurs des élémens n'existent plus,

et que cette nouvelle production s'opère dans des circonstances si différentes de celles qui ont

accompagné la formation de la pierre? D'ailleurs ce que le raisonnement nous indique à cet égard est justifié par le fait. J'ai examiné tous les produits de la dévitrification ; j'ai sur-tout étudié la collection des cristalites produits de la fusion vitreuse (1) que M. Fleuriau a eu la complaisance de m'adresser, et j'y ai observé, j'en conviens, des substances cristallisées depuis la fusion ; mais ces substances ne sont nullement semblables aux substances composantes de la matière première ; il suffit de les examiner pour être persuadé qu'elles en diffè-

rent essentiellement, et pour y reconnaître

des combinaisons nouvelles. Je dirai plus, c'est

que l'aspect de ces nouvelles substances est ) Je dis produits de la fusion vitreuse , parce que M. Fleu-

'mu a joint à ses cristalites des masses de pierres trouvées dans des fours à chaux, que je ne puis regarder comme des produits de la dévitrification, ayant eu occasion d'observer d'autres productions de fours à chaux qui, vitrifiées à la surface comme celles de M. Fleuriau , avaient éprouvé un ramollissement dans l'intérieur, sans que les substances fusertt dénaturées.

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beaucoup plus rapproché de celui de l'émail que de celui de la pierre. D'après ces données, il est évident que la dévitrification n'est pas le retour d'une masse de verre à une constitution pareille à celle de la pierre qui avait été fondue, ni même à celle de ces substances composantes, mais seulement une combinaison nouvelle de substances qui,

flottant dans un fluide, peuvent obéir aux lois d'attraction et prendre des formes cristallines. S'il en est ainsi, cette opération n'a aucun rapport avec celle qui m'a donné les produits de cette série, et sur-tout les n". 6 et 17, puisque dans ceux-ci on reconnaît toutes les substances composantes des roches mises en essai. D'ailleurs il suffit de comparer ces deux espèces de produits, pour se convaincre qu'il n'y a point d'analogie entre eux. Enfin j'écarterai tout-à-fait cette objection, en rapportant ce qui s'est passé dans le cours de mes expériences. Comme j'avais toujours en vue d'étudier même les effets de la dévitrification, j'ai eu le soin de retirer partie de mes creusets aussitôt le ralentissement du feu, pour les livrer à un refroidissement subit, et de laisser les autres à une chaleur lentement décroissante pendant plus de quarante - huit heures. Cette différence n'a cependant rien produit ; car dans la même expérience les matières refroidies subitement se trouvaient au même état que celles refroidies lentement. J'ai aussi remarqué que dans des opérations où toutes mes substances

ont passé à. la fusion vitreuse , aucune n'a

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