Journal des Mines (1808, volume 23) [Image 177]

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OBSERVATIONS o.or.ocrou'Es

mais je me propose d'y revenir dans un autre Mémoire.

Ce terrain

paraîtrait être priwiiiï.devoir

12. On voit que dans toute cette suite des roches de la Tarentaise (les gypses et les tufs .exceptés ) il n'y a que les poudingues n et o qui Soient évidemment étrangers aux roches primitives. Mais sans un examen très-attentif on

pourrait facilement se persuader que ces poudingues sont d'une formation plus moderne que le sol principal. Le poudingue calcaire de Villette forme un monticule isolé au milieu de la vallée ; celui de la Seigne se trouve dans une position qu'affectent ordinairement dans les Alpes les dépôts secondaires. On en peut dire autant des poudingues quartzeux du Bonhomme. De plus , ces sortes de poudingues (pour ne parler ici que de ceux qui sont incontestables) sont, assez rares , et à moins de les avoir observés" dans pbisieurs gissemens , d'avoir découvert leur alternative avec d'autres roches, et les différens passages qui peuvent les en rapprocher , on serait naturellement

fondé à croire qu'ils sont superposés et formés postérieurement à toutes les autres roches qiie nous avons décrites, et qui présentent tant

de caractères des roches primitives. Ainsi, en se bornant à cet aperçu rapide des roches qui constituent le se-principal de la Tarenta.ise , et à la description que nous avons dtmnée plus haut de leur stratification et de la forme des montagnes et des vallées , il paraîtrait naturel, d'après les idées que les géologues nous donnent des terrains primitifs , de prononcer que celui de la Tarentaise appartient à cette classe ; aussi plusieurs observateurs qui

FAITES DANS LESALPES.

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ont visité cette contrée en ont-ils pris cette opi", nion. Dolomieu lui-même, aqui je demandai én

i8oi quel était le gissement .de l'anthracite de

la Tarentaise, me dit qu'elle se trouvait en

couches et en filons dans des schistes micacés qu'il regardait' conzme primitifs (u). 13. Je vais maintenant développer les diffé- Il apparaux rens caractères qui m'ont fait reconnaître que tient terrains de le terrain de la Tarentaise doit être rangé dans transition. la classe des terrains de transition. Les caractères essentiels qui distinguent les terrains primitifs de tous les autres , sont qu'ils ne contiennent jamais des débris de végétaux ou

d'animaux ,,et qu'on n'y rencontre point de couches de roches arénacées, c'est-à-dire, de roches composées de fragmens d'autres roches (2). Tous les géologues paraissent d'accord sur cette distinction, et il est généralement reconnu que les roches arénacées ou les pouC'est d'après cette assertion que j'ai donné le gisse-

ment de l'anthracite dans mon Traité de Minératogie mais Dolomieu n'avait fait que passer dans la Tarentaise, et n'avait pas été à portée d'observer les caractères margitans qui peuvent servir à déterminer la nature du terrain. Sans doute il n'avait pas observé l'anthracite de IVIontagny dont nous parlerons bientôt; car il n'eut pas balancé à reconnaître qu'elle avait un gissement semblable à celle qu'il avait vue en Dauphiné. Il n'est point impossible qu'un terrain primitif contienne des fragmens d'un autre terrain primitif plus ancien.. On en a cité quelquefois. (r. Sauss.§. 1632, 1633, 2143). Mais sans vouloir discuter ces exemples , il est certain que les fragmens y étaient peu nombreux, et que jamais on n'a trouvé dans les terrains primitifs des couches entièremenî; composées de fragmens , comme dans les terrains de transition et les terrains secondaires.

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