Journal des Mines (1808, volume 23) [Image 72]

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PIERRES TOMBES DE 12ATM0SPHht

résultat de la troisième et dernière explosion de cet étonnant météore. Une masse pierreuse , plus pesante à elle seule que toutes celles dont il a été question jusqu'ici, tomba dans un champ appartenant

Un rocher de schiste micacé, assez voisin du sol, et

du choc violent qui avait eu lieu.

incliné au Sud - Est, d'une quantité égale à celle de l'inclinaison de la montagne, fut mis en pièces dans une assez grande étendue, par

à M. Elie Seeley,, et à 3o perches de sa maison.-

La chute 'en fut accompagnée d'une circonstance particulière qui ne doit point être passée sous silence. M: Elihu Staples , qui habite la

montagne S-ur laquelle cette pierre est tombée a vu dé ses propresyeux la première apparition -du phénomène; il a: observé de sang-froid les progrès du météore, et Pexplosion qui y mit fin. A la première explosion qui eut lieu, un

bruit sifflant comme celui d'un tourbillon de. , vent , se fit entendre à l'Est le long de sa mai. son , située sur ;le penchant de la montagne au même instant une traînée de lumière passa au-dessus d'un 'verger voisin, en parcourant, une courbe assez étendue, et sembla descendre jusqu'à terre: Un choc se fit sentir. Le bruit qu'en entendit et qui indiquait un corps pe-

sant tombé à terre, fut attribué à.la foudre. Trois ou- quatre heures après l'événement M. Seeley vint dans un de ses champs visiter ses bestiaux. Il s'aperçut que quelques-uns de ces animaux avaient sauté dans un enclos voisin, et que tous paraissaient effrayés. Passant. outre , il fut surpris de voir une place sur la terre qui paraissait avoir été retournée tout

nouvellement et boul versée avec violence ; s'é,

tant avancé, il trouva une grande -masse de

fragmerts pierreux, d'une apparence toute sin-, gulière , fit voir à son épouse. U.1s. eurent les prenves les plus incontestables

-

le choc de cette pierre qui prit alors une direction plus oblique, s'enfonça dans la terre à la

profondeur de trois pieds, en faisant un trou

long de cinq pieds sur une largeur de quatre et demi et lançant à 6o et ioo pieds de là une. grande quantité de gazon de terre et de fra-

mens de pierre. Quand on n'aurait aperçu là ni météore , ni explosion , ni lumière ; qu'on n'eût: entendu- aucun bruit, il n'eût pas été possible , en voyant le lien de la scène, de douter un instant qu'un corps pesant ne fût tombé du ciel avec une force prodigieuse.

La pierre était toute réduite en morceaux dont aucun n'excédait en grosseur le poing d'un homme. Ils furent bientôt enlevés par le

grand nombre de curieux qui vinrent visiter la place. En comparant lé nombre des fragmens quiront été recueillis par différentes personnes, avec leur gravité spécifique , on peut estimer que la masse totale ne pesait pas moins de zoo livres. Toutes ces pierres , au moment où on les-,

retira de terre, étaient friables, et s'écrasaient sous le doigt; exposées à l'air libre , elles augmentaient par degrés en dureté. Je passe maintenant à la description de ces substances, peur les examiner ensuite chimiquement.

Les échantillons trouvées dans des places différentes se ressemblent parfaitement. A la vue seule, on ne peut se défendre de les regarder comme des portions d'une même masse , qui