Journal des Mines (1808, volume 23) [Image 12]

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SUR UN CRUSTACi

ses fragmens se sont agglutinés sans se fondre, et chauffée avec le borax, il ne s'en est dissout

qu'une très-petite partie qui a donné à son verre une couleur- jaune foncée qu'il a conservé tant qu'il a été chaud, et qu'ensuite il a perdu par le refroidissement ; elle diffère donc essentiellement de la wakke et des schistes

de Brongniart ( tom. 1, pag. 548 et 553). Elle paraît se rapprocher plus de la chlorite schisteuse ( Brochant , tom. 1, pag. 414) que des schistes argileux du même auteur. M. Dubuisson , Conservateur du Cabinet d'Histoire naturelle de la ville de Nantes, qui a-visité la Hunaudière, en a rapporté des échan-

tillons de schistes, qui offrent des empreintes assez caractérisées, pour faire conjecturer que les êtres organiques auxquels elles sont dues, ne peuvent se rapporter à aucun analogue vivant connu. En examinant ces empreintes, voit que les crustacés auxquelles elles doivent leur origine , ont souffert peu d'altération clans leur forme au moment de la précipitation de la matière schisteuse qui les renferme. Nous allons les décrire d'après les échantillons que nous avons sous les yeux, et qui nous ont été' donnés par le savant naturaliste qui les a découverts (1). Le fossile de la Hunaudière peut être comparé à la partie postérieure de certains crus-

tacés. Il paraît que l'animal dont il tire son origine, était pourvu d'anneaux écailleux, ana

(i) On en voit de très-bien prononcés dans la Collection Ou Conseil des Mines , no. 4z du catalogue 8o5, qui ont été

envoyés parM. Pubuisson.

TIENTERM

DANS QUELQUES SC!IISTES.

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logues à ceux des cloportes , de la queue des écrevisses, etc. ; mais chaque anneau , au lieu. d'être d'une seule pièce , était composé de trois ; ainsi la totalité de la partie écailleuse était couverte en dessus par trois séries longitudinales de pièces écailleuses , savoir une mitoyenne et deux latérales, et la jonction de chacune des séries latérales avec la mitoyenne, formait de chaque côté en dessus un sillon longitudinal enfoncé, qui se retrouve sur le fos-

sile aussi bien que les vestiges des pièces écailleuses elles-mêmes. 11 serait cependant possible que les deux pièces latérales de chaque anneau fussent soudées avec la mitoyenne. Quoi qu'il en soit , c'est sur ces deux sillons enfoncés

qu'étaient probablement situées les articulations des diverses pièces , et dans quelques échantillons on croit en voir encore les traces. Ces divers anneaux vont en diminuant vers l'extrémité qui parait fort simple , et sur laquelle on ne voit les vestiges d'aucunes pièces accessoires , comme celles qui terminent la queue des écrevisses , des sphéromes , des lygies, etc. Nous n'avons vu d'ailleurs les débris d'aucun membre ni de la partie antérieure. Tous les échantillons que nous avons exami-

nés , appartiennent à la partie postérieure ;

car le bord des anneaux les plus éloignés de l'extrémité, paraît recouvrir les anneaux qui les suivent , en allant vers cette extrémité. -Nous avons dit qu'il y avait trois rangées d'écailles, nous n'en avons en effet jamais vu que de ce nombre. La similitude des deux rangées latérales confirme qu'il n'y en a pas davantage; et l'on s'en convaincra encore plus, si l'on ré-

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