Journal des Mines (1807, volume 22) [Image 177]

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MINES DE PLOMB

droit communal, et chaque petit morceau de terrain était au premier occupant, pourvn qu'il fût de l'endroit : tous ces petits extracteurs particuliers payaient à celui qui faisait la galerie, une dîme pour toute la partie du minerai qu'ils tiraient au - dessus du niveau de cette galerie d'où il arrivait souvent que l'entrepreneur de la galerie n'avait aucun intérêt dans toutes les fouilles partielles qui se

-faisaient autour de la galerie ; quelquefois

même un second entrepreneur obtenait une concession pour faire une galerie plus profonde que la première , et alors son droit de dîme s'exerçait sur tout ce qu'on retirait entre le niveau des deux galeries. Il est facile de sentir combien une pareille organisation était vicieuse, combien elle introduisait d'abus , de discussions, de procès , et mettait peu d'en-

semble dans l'exploitation générale. Enfin il arriva que l'un des principaux associés d'une galerie, en étant devenu seul entrepreneur, fit successivement plusieurs autres galeries ; bientôt il s'adonna lui-même à l'exploitation par bures ; et différentes transactions qu'il fit avec les habitans , extracteurs partiels, l'amenèrent à réunir à lui seul presque toutes les exploitations du pays. C'est ainsi

que par la seule pente naturelle qu'ont les

choses humaines, cette exploitation en se con'centrant en un plus petit nombre d'exploitans , était parvenue à suivre un mode plus con-

forme aux règles de l'art, et plus susceptible

de prospérer. En effet, si l'extraction des mines dans tout

DU BLEYBERG.

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Bleyberg fût restée comme autrefois le patrimoine d'un grand nombre d'individus , au lieu de se concentrer comme elle l'a fait entre les

mains de quelques personnes riches et intelligentes , il n'y a pas de doute qu'elle ne serait Jamais parvenue au degré de perfection et de prospérité où l'on va voir qu'elle est arrivée. Il est difficile de dire au Juste la quantité de sehlich que produisent annuellement toutes les exploitations du Bleyberg , parce qu'il est de l'intérêt des exploitans de le cacher , afin de racheter moins cher la partie de minerai appar-

tenant au Gouvernement pour sa dîme ; mais

par approximation on peut évaluer à 2,000,000 kilogrammes ou 20,000 quintaux métriques la quantité d'alquifoux gin sort tous les ans de ce pays pour être versé -dans le commerce ; je ne compte pas encore le schlich qui sert aux fonderies , et qui peut fournir tous les ans 800,000 kilog. de plomb métallique. Je ne sais s'il existe une mine aussi productive. Si l'on demande ce que deviennent des quantités aussi considérables d'alquifbux et de plomb, jerépondrai pourl'alquifoux , qu'il s'exporte en grande partie, ou se vend aux pôtiers de l'ancienne Belgique et de la Flandre. Le prix actuel en est de 24 à 4o fr. les loo kilogrammes, le quintal métrique ( 204 livres poids anciens). Ainsi l'on voit quelle masse de capitaux cela 'fait venir dans le pays. Quant au plomb métallique réduit en saumons, il n'y a pas long-tems que l'on s'adonne le retirer. Il paraît que les anciens fondaient le schlich on peut s'en convaincre à la vue des .