Journal des Mines (1806, volume 20) [Image 121]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

232

1)}1 LA FABRICATIOIN'

base, le gaz nitreux, qui prend l'oxygène â

l'air atmosphérique pour l'offrir à l'acide sutfia-eux dans un état qui lui convienne. On voit que l'eau n'est pas immédiatement nécessaire à la production de l'acide sulfurique, seulement son mélange avec celui qui est a fait opère le dégagement du gaz nitreux quiliCe gaz, ainsi rendu de, se combiner avec lui. bre, va de nouveau chercher l'oxygène de l'air atmosphérique qui se tiouve dans -la capacité du récipient, pour en combiner encore avec de l'acide sulfureux. La vapeur d'eau a le double avantage, d'opérer un grand mouvement dans les gaz restans, et de produire ce dégagement de gaz nitreux ; aussi son utilité a-t-elle étédusentie, foyer et on en introduit avec les exhalaisons celle qui provient de une quantité autre que l'humidité du mélange.

Partis de l'existence du gaz acide nitreux avec le gaz acide sulfureux, nous avons suivi les métamorphoses que ces deux corps éprouvent,

nous fondant sur des faits bien certains ; nous n'avons fait qu'une seule supposition , celle de l'existence d'une portion d'oxygène encore libre après le passage de l'air sur le soufre. Si cette supposition peut paraître douteuse, au moins cessera-t-elle de l'être quand nous aurons fait voir, par expérience, qu'en l'admettant tout se passe comme nous l'avons deviné. En mélangeant dans un 'vase transparent les

différentes substances que nous avons regardées comme essentielles à l'opération, nous pouvons voir si la succession-des combinaisons est telle que nous l'avons Conçue. C'est ce qui se vérilie en mettant dans un ballon de verre du gaz acide.

DE I'ACID.E SULFURIQTJE.

233

sulfureux, de l'air et du gaz oxyde nitreux en. petite quantité , par exemple du poids dé l'acide sulfureux. On voit l'oxyde rougir, s'é-

tendre-dans tout l'espace, puis des fumées blanches comme des nuages, roulent au travers du ballon, et se déposent sur les parois en criStaux brillons et étoilés. La clarté succède à ces tourbillons épais d'acide sulfurique, si à ce inoment on ajoute un peu d'eau, es cristaux d'a-

cide se fondent avec chaleur, et le gaz oxyde nitreux redevenant libre, se change de nou-

veau en acide rutilant, et les mêmes phénomènes recommencent jusqu'à ce que tout l'oxygène atmosphérique soit employé ou tout l'acide sulfureux brûlé,. Les gaz restans sont bien ceux que nous avons cités dans nos conjectures , car la couleur de l'acide nitreux paraît avec presque toute sa force première après la combustion complète ;- il n'y

a plus d'odeur d'acide sulfureux mais beau-

coup d'azote, et de l'acide sulfurique onctueux sur les parois du ballon. Si dans cette combustion de l'acide sulfureux, -il y avait un trop grand contact entre l'eau et les gaz, soit par l'agitation d'une petite quantité, ,soit parla présence d'une grande quantité d'eau, l'opération serait lente et incomplète , parce qu'il se formerait de l'acide nitrique liquide , qui, conservant son état, aurait très-peu d'action sur le gaz qu'il faut brûler (1). (I ) fi arrive qtielquefois que la décomposition du gaz acide

nitreux est portée jusqu'à l'état de gaz oxydule d'azote ; MM. Berthollet et Guyton ont attribué le non-succès de l'expérience qui a lieu dans ce cas, à une trop grande action de l'eau sur la vaeur nitreuse.

Q3