Journal des Mines (1806, volume 19) [Image 97]

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STATISTIQUE MINÉRALOGIQUE

DU DÉPARTEMENT DE L'AVEYRON.

constant, au-dessous des roches calcaires des montagnes supérieures aux vallons de Nant et de Saint-Jean-du-Bruel :.ce terrain sablonneux

-sant à 3,5oo ou 4,000 myriap-,rammes de plâtre cuit : cette matière se transporte principalement à Nant et à St.-Jean-du-Bruel , où on l'applique

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est recouvert par une roche qui présente un mé-

lange de chaux et de silice, et contre laquelle vient s'adosser un grès rouge, souvent accompagné de blocs plus oa moins considérables d'un

oxyde de fer limoneux ; enfin, c'est entre ces

bancs de sable et une couche de glaise verdâtre que repose une couche de pierre à plâtre, dont l'épaisseur varie depuis /rn' , 5D jusqu'à lm.,75 son inclinaison est d'environ 45. , et sa direction s'étend du Nord-Est au Sad-Ouest on distingue dans l'épaisseur de la couche deux espèces de pierre à plâtre ; l'une est d'une couleur grise, d'un tissu grossier et compacte, l'autre, au contraire , est parfaitement blanche, d'un grain fin et beaucoup plus facile à cuire que la pre-

mière; elle occupe la partie inférieure de la, couche , et n'a que 75 centimètres environ de

puissance. Ces plâtrières, dont on fait remonter la découverte à une époque très-recule, ont été exploi-

tées par des galeries de peu d'étendue ; niais,

comme le terrain qui les renferme est très-ébouleux , et qu'il faudrait le soutenir par des étais

d'une forte résistance, elles ont été plusieurs fois abandonnées par ceux qui les avaient entreprises, et qui d'ailleurs ne trouvaient pas un débouché suffisant pour l'entretien de leurs travaux. De là vient sans doute qu'il ne reste plus aujoiird'hui dans la commune d'Algues , qu'un

seul exploitant ; encore, ne travaille-t-il que

deux ou trois mois, son débit annuel se rédui-.

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à des terrains qu'on destine à former des prairies artificielles : les habitons de l'Hospitalet et de la Cavalerie. viennent aussi la chercher pour la répandre sur leurs ewrres et fertiliser ainsi une partie du Larzac tiui jusqu'alors était restée inculte : le plâtre cru se vend sur place 8o à 90 centimes les 5 myriagrainmes , et le plâtre

cuit if, 6oe à if", 8oe- (1). L'entrepreneur a établi

pour la cuisson de cette substance un appareil semblable à un four de boulanger, dont il differ6néanmoins, en ce que l'âtre consiste en une voûte crénelée, au-dessous de laquelle est placé le foyer; ce fourneau peut contenir 1,200 myriagrammes de plâtre cru, qui, après la cuisson , se réduisent à 400 myriagrammes : ce travail exige 12 heures de tems , pendant lesquelles on consomme 3 charretées ou 15o myriagrammes de

bois rampans , tels que le buis, le genêt, la fougère et autres bois semblables. Malgré le peu de ressources apparentes de cette exploitation , on ne peut se dissimuler néanmoins, qu'elle changerait bientôt de face entre les mains de propriétaires in tellig-ens et en état de soutenir la dépense qu'exigerait la régularité de ces travaux ; mais alors, au lieu d'aller en galerie, il vaudrait mieux extraire à ciel ouvert, pour se dispenser du boisage ou du remblaiement. Le défaut de consommation actuelle ne peut

(i) Le plâtre de Vabres se:vendait en l'an io, 2 francs les

5 myriagranunes.

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