Annales des Mines (1868, série 6, volume 14) [Image 323]

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REVUE DE GÉOLOGIE.

cherches de nombreux géologues (t) vient d'être étudié dans le département de l'Ariége par M. l'ingénieur des mines Muss y, Voici, d'après une communication manuscrite qu'il a bien voulu nous adresser, les principaux résultats auxquels il est parvenu. Les géologues qui se sont occupés des Pyrénées ont senti le besoin

de réunir, sous le nom d'ophite, des roches qui diffèrent beaucoup par leur âge et par leur composition minéralogique ; mais M. hl u ssy donne à ce mot une acception beaucoup plus large que les géologues qui l'ont précédé. Il désigne, en effet, sous le nom générique d'ophites

toutes les roches granitoïdes à éléments basiques plus ou moins magnésiens qui forment des amas irréguliers, toujours peu étendus au milieu des formations sédimentaires, appartenant à presque tous les étages géologiques, depuis l'âge le plus reculé jusqu'ai `: assises nummulitiques. Ces roches présentent les aspects les plus variés; souvent formées

d'éléments éminemment cristallins ; elles ont une apparence granitoïde, une couleur verdâtre foncée, sont dures et résistantes au marteau et constituées de minéraux basiques riches en magnésie tels que le péridot et le pyroxène; elles sont alors connues sous le nom de Lherzolite, du nom de l'étang de Lherz où pour la première

fois elles ont été étudiées; d'autre fois elles sont de véritables diorites verdâtres, également cristallines, dont les parties constitutives sont le feldspath anorthose grenu et compacte, associé à de l'amphibole cristalline en lamelles ou en aiguilles; fréquemment altérées à la surface et jusqu'à une certaine profondeur, elles pas-

sent insensiblement et par degrés à des terres ocreuses, argileuses ou magnésiennes dans lesquelles toutes traces de cristallisation ont disparu; elles se distinguent alors à peine d'avec les masses plus ou moins argileuses encaissantes avec lesquelles elles paraissent stratifiées en parfaite concordance; le plus souvent cette

stratification est confuse, complètement indistincte et la roche transformée en arènes ocreuses et terreuses paraît traversée de fissures irrégulières qui s'entre-croisent en tous sens. Généralement basique, l'ophite, sur certains points assez rares, passe lentement à des rcches plus acides et même parfois à de véritables quartz spongieux (2). Le plus souvent compacte, plus ou moins fissurée, la roche a un aspect uniforme ; d'autres fois elle prend une apparence globuleuse ou fragmentaire et paraît constituée de deux éléments différents qui ne sont autres que de l'ophite à deux degrés de décomposition. (I) Refus de géologie, t. VI, p. 108. neiesse: Etudes sur le métamorphisme. In-80, 1858, page 115.

ROCHES.

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Terrains primitifs. - Les minéraux à base de magnésie, tels que l'amphibole, le talc, la chlorite, sont fréquemment disséminés dans toute la masse des roches primitives qu'ils transforment par-fois au pourtour des formations en syénites, protogynes et taleschistes ; des couches épaisses de talc pur s'isolent aussi dans les micaschistes. Mais les amas ophitiques d'une certaine étendue sont très-rares dans les terrains primitifs; deux petits affleurements de diorite ordinaire, un peu terreuse, ont seulement été constatés près de Querigut clans un granite porphyroïde aréniforme. 20 Silurien. - Les schistes siluriens de l'Ariège sont fréquemment imprégnés de talc dans toute leur masse et transformés en schistes talqueux, soyeux et satinés; plus rarement ils deviennent amphiboliques. Ils présentent quelques gisements d'ophites dont les principaux sont A Boutadiol, une amphibole lamelleuse avec bémitrène (calcaire dolomitique criblé de cristaux d'amphibole verte, en fines aiguilles), minerai de fer magnétique et grenat almandin. A Lordat, un long amas de diorite gris verdâtre un peu altérée, souvent terreuse et cellulaire, à cavités bulleuses remplies d'oxyde de fer, argile et sable. A Antras, vallon de Saint-Paul, un petit amas dioritique au con-

tact des gneiss. Dans la montagne du Montconstant, près Cadarcet, un très-long affleurement s'étendant de l'est à l'ouest, sur près de 2 kilomètres

au voisinage des grès bigarrés; vers l'ouest l'amas est formé de feldspath cristallin avec quartz grenu, sans minéral basique, passant à des éponges quartzeuses cellulaires; au midi sont des schistes feldspathiques, pauvres en cristaux d'amphibole et au

nord des schistes amphiboliques avec des cornéennes. A Martussol et Les Ramés près Montels , deux petits magmas Ophitiques sont analogues au précédent. A Carbourat près Rimont, un tout petit affleurement de diorite grossière schisteuse, en bancs orientés. A Lacour, sur les bords du Salat, au point de jonction de sept formations différentes, une belle diorite verte largement cristalline avec gypse et fissures remplies de belles cristallisations d'épidote. Dans les calcschistes anciens, les. roches ophitiques sont trèsrriagruets.; toutefois du gypse cristallin a été constaté à flouze, Qué-

50 Dévonien. - Dans le calcaire dévonien ont été reconnus au plateau d'Alzein deux très-petits amas de diorite grenue, accompagnée de fer magnétique et pyrite. TOME XIV, '868.