Annales des Mines (1868, série 6, volume 14) [Image 125]

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CONSTITUTION GÉOLOGIQUE.

250 mètres le long de la mise en roche. D'assez nombreuses recherches aux éboulis ont été faites sur ce point, en montant du côté de la Craugne ; elles ont duré de 1840 à 1862. Au bout de cette masse d'éboulis est le massif des vides du Poutz, séparé d'elle par quelques mètres de roches rouges et spathiques ; la suite de la mise en roche y conduit par une galerie en S dans la roche spathique, suivie d'une descente un peu irrégulière. Ce massif des vides du Poutz forme maintenant un grand vide long de 4o à 5o mètres, haut de 25 à 5o mètres et suivi d'éboulis au sol ; il communique par deux mises en roches, soit avec l'avancée de l'Auriette, d'Orléans et de Sainte-Barbe, soit avec les éboulis du centre de l'Auriette par le Porge; le toit et le mur des vides du Poutz sont formés de calcaires rouges et spathiques sans calcaires gris ; sa puissance moyenne varie entre 5 et io mètres. Séparé des avancées du Poutz par 5 à 10 mètres de roches rouges, il paraît éloigné de près de 5o mètres des amas irréguliers de la troisième colonne dits du Gros-Bloc et de la Cuvette. Une galerie de communication en roche grise avec veines spathiques et minerai de fer pauvre de Go mètres, met en communication les fonds des vides du Poutz et de la Cuvette. A l'extrémité de la mise en roche, la galerie principale du Poutz, après une légère montée en roche spathique et en roche grise, a pénétré à la base des éboulis de la Craugne , puis dans de vastes grottes comprises dans le calcaire gris stérile, et au delà par des recoupes au mur a retrouvé le massif du Gros-Bloc; ce dernier 'fait suite, en profondeur, au gros amas de l'Église dont la tête avait été autrefois reconnue par une petite recoupe au mur exécutée au niveau de Saint-Louis. Au voisinage de cette galerie du Gros-Bloc sont de vastes grottes stériles au mur et à [avancée.'

A peu près vers le point de bifurcation de la galerie des grottes et de celle des vides du Poutz, une mise en roche

RESSOURCES MINÉRALES DE VICDESSOS.

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dans le calcaire rouge et spathique dite des Rampes a été montée rapidement sur 20 à 25 mètres de haut, a pénétré au pied des éboulis de Saint-Louis dont pendant longtemps elle a servi à fouiller les blocs épars ; au serrement du côté des avancées de la Craugne qui s'étend en plan incliné régulier sur près de 400 mètres depuis Saint-Louis jusqu'à Becquey, elle a traversé quelques mètres de calcaires gris

stériles, est entré dans le pied du massif de l'Église et a servi à [exploiter ; au front de l'Église, une recoupe de 20 à 25 mètres a été faite en roche spathique, elle a touché le calcaire gris du toit. Les masses de l'Église, du Gros-Bloc et de la Cuvette ne forment plus qu'un grand vide, d'un accès dangereux, avec éboulis au sol provenant de Chassepot et la Craugne.

Historique. - L'amas irrégulier du jour du Poutz avec son puits vertical au mur a dû être exploité à une époque très-reculée qui date de plusieurs siècles; ce travail n'a laissé aucun souvenir.

Le gros massif central dit du Pot-go a été exploité pendant de très-longues années par descenderies venant de la Craugne ; ce travail a dû être très-actif de 1814 à 1819 et continué encore plus tard jusque vers 1855, époque à

laquelle la sortie par la Craugne était tellement dangereuse qu'on a dû songer à faire au Poutz une galerie d'exploitation spéciale pour ce niveau et pour les étages supérieurs dont on se proposait de battre les éboulis.

La galerie principale du Poutz longue de près de

5oo mètres fut exécutée de 1854 à 184o presque partout

dans le mur pour être assise en sécurité; depuis cette époque et surtout de 184o jusqu'à 185o, on travailla activement aux éboulis de cette région, ces travaux ne furent abandonnés définitivement qu'en 1862, époque à laquelle l'épuisement des éboulis et la nécessité de diminuer les frais de transport du minerai forcèrent de concentrer l'exploitation dans les niveaux inférieurs de Sainte-Barbe et Becquey.