Annales des Mines (1868, série 6, volume 13) [Image 160]

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NOTES.

NOTE r.

La nouveauté du sujet nous engage à reproduire les détails qui suivent sur l'organisation des deux nouvelles nécropoles : Le Woking-Common cemetery a été fondé par une société privée, London Necro polis Company, en vertu d'un acte du Parlement de 1857. Il a été ouvert aux inhumations dès ,858. g Le terrai acheté par la Compagnie, dit M. Piel dans une intéressante notice publiée au Constitutionnel du 5 avril 1867, est bordé par

le chemin de fer du sud-ouest. Il occupe un plateau légèrement relevé, au centre d'une vallée à peu près circulaire. De tous les côtés, excepté du côté de l'arrivée, l'horizon de la nécropole est borné par une ceinture de collines boisées. On dirait un port fermé de toutes parts par le rivage, si ce n'est du côté par où les navires arrivent au repos et à la sécurité. L'aspect général en est grave et doux. Des bouquets d'arbres verts, des gazons, des parterres fleuris, de larges allées sinueuses séparent les tombes et varient le mélancolique paysage.

« On y parvient par le South-Western railway sur lequel .la Compagnie a fait établir une gare spéciale, contiguë à la gare de Westminster road station.

Les corbillards apportent à la gare les cercueils, qui 'sont montés d'abord dans une des trois chambres mortuaires, suivaut la classe du convoi. Les assistants sont reçus dans les salles d'attente, pendant que les employés de la Compagnie portent

les morts sous le tender. Des compartiments séparés dans les salles et dans les wagons sont réservés à chaque famille. Tous les jours, à onze heures et demie, un train funéraire, le seul de la journée, s'éloigne de la gare. Les voitures sont à l'avant ; les cercueils, portant tous le nom de celui ou de celle qu'ils renferment, sont à l'arrière, clans des boxes fermées au « jour. On y souhaiterait une décoration extérieure quelconque, qui les distinguât davantage des autres véhicules en usage sur toutes les lignes ferrées. Le convoi court à grande vitesse, sans station intermédiaire. En une heure environ, on atteint la nécropole, que l'on prolonge d'abord sur toute sa longueur. Puis, par un embranchement, en renversant le mouvement de la locomotive, le train pénètre dans le cimetière et s'arrête d'abord auprès d'une première chapelle consacrée:au culte an-

NOTES.

297 glican. Les familles sont conduites dans des chambres de repos; puis à l'église, quand le corps y a été déposé. Un ministre vient

« rendre les derniers devoirs au défunt. Ensuite, sur un char traîné par des hommes ou par un cheval, suivant la distance, le cercueil est porté à la tombe qui lui a été préparée. Cependant le convoi est reparti, et s'enfonçant dans la nécro-

pole, il est allé déposer les morts qui n'appartiennent pas à

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l'Eglise nationale dans une seconde chapelle affectée aux cultes dissidents. Le dernier acte des funérailles s'accomplit et le train, après un arrêt à la première chapelle, rapporte à Londres ceux qui sont venus y assister. Tout cela se fait avec la convenance, le calme, la dignité necessaires. L'isolement du lieu y aide puissamment. Nulle parole, nulle curiosité, nul mouvement impatient. Au sortir de la triste

cérémonie, les yeux, qui viennent de s'arrêter sur le cercueil où est renfermé un parent, un ami regrettés, se reposent d'abord sur l'horizon harmonieux, sur les gazons et les fleurs, au lieu de tomber sur les tumultes banals de la rue. La transition est ménagée. Les respects consacrés à la dépouille des morts entourent également le deuil des survivants. La Compagnie se loue, à tous les points de vue, de son entreprise. Les journaux lui ont donné leur appui. Dans un rapport officiel au gouvernement, le docteur Sutherland a déclaré que « le cimetière de Woking-Common était le seul qui donnât satisfaction, dans la pratique, à la décence et à la santé publique. « L'opinion s'est rapidement familiarisée avec l'idée de ces inhumations lointaines, plus convenables, moins dispendieuses, où g le sentiment de la dignité humaine et de la famille, .si cher aux Anglais, trouve des garanties vainement cherchées dans les em« mag,asinements des anciens cimetières. Des paroisses ont acheté des terrains à Woking-Common. Un espace étendu a été affecté aux catholiques romains et bénit par

le docteur Grant, évêque de Southwark. D'autres terrains ont été acquis par la communion suédoise, la Société dramatique, l'union des compagnons de Manchester, l'ancien ordre des fores« tiers et par d'autres corporations..... Il n'y a pas de tombes gratuites. On a établi, dans la basse forêt d'Effort, à 7 milles de Londres, sur le chemin de fer d'Eastern-Counties, un cimetière pour les pauvres de la Cité. » Les renseignements ci-après, touchant la future nécropole de Mérysur-Oise, sont empruntés à un rapport de M. Boudet, lu à la séance du sénat, du 1" avril 1867 :