Annales des Mines (1868, série 6, volume 13) [Image 83]

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VENTILATION DES ATELIERS. ASSAINISSEMENT INDUSTRIEL ÉT MUNICIPAL.

fig. 9). Il est enveloppé, dans la traversée du plafond, par,

un manchon de 50 millimètres de diamètre, qui se prolonge en dessus et débouche sous une cloche, afin de prévenir toute chance d'incendie. Les gaz de la combustion,

ainsi qu'une partie de l'air respiré de la salle, sont ainsi transportés à l'étage supérieur. Lors donc que cet étage est inhabité, ce qui a lieu pour beaucoup d'usines, où les ate-

liers occupent seulement un étage et sont surmontés de galetas ou de dépôts, on peut sans inconvénients recourir à un pareil mode de ventilation. Le département de la guerre, notamment, l'a adopté dans les salles où l'on confectionne l'habillement (*). On a généralisé beaucoup en Angeterre l'emploi des cheminées à courant d'air chauffé. Nous citerons notamment le foyer ventilateur de M. Kennard, dont les dispositions sont dues à M. Douglas Doulton, du corps de l'artillerie, et qui

fonctionne avec succès dans divers ateliers, dans les hospices, dans les casernes de l'artillerie, etc. (PI. V, fig. et 2). C'est une cheminée à houille ordinaire, qui ne diffère pas extérieurement des foyers d'appartements, mais qui doit être complètement isolée de la maçonnerie. Derrière la plaque de fond est ainsi ménagée une cavité ou chambre à air, en briques réfractaires et quelquefois en fonte, qui reçoit l'air frais du dehors au moyen d'un carnau placé près du plancher et le rend chaud à la salle par un conduit qui débouche un peu au-dessous du plafond. L'échauffement de l'air est produit surtout par le rayonnement et le contact des plaques de fond et de côté, lesquelles, dans les foyers à houille et particulièrement dans les salles de grandes dimensions, sont presque toujours portées à une température très-élevée. Une Certaine portion de chaleur est aussi fournie par le conduit de la fumée, enveloppé sur () Les appareils de M. Stevens présentent, en outre, ce perfec-

tionnement, qu'on y peut, à volonté, régler la hauteur de la flamme.

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trois faces par celui de l'air chaud. Cette disposition est peu dispendieuse et peut s'adapter aux foyers déjà construits,

quand rien, d'ailleurs, dans la maçonnerie, ne s'oppose à ce qu'on y pratique après coup les travaux nécessaires à l'entrée et à la sortie de l'air. Ces appareils desservent souvent deux étages à la fois; ils sont alors munis d'un double tuyau d'échappement à droite et à gauche du conduit de la fumée (5). On peut rattacher à la ventilation naturelle le procédé consistant à rafraîchir l'atmosphère des salles au moyen d'arrosages. Ces arrosages sont de deux sortes : tantôt onles pratique au sein même de la masse d'air, sous forme d'une pluie divisée à travers laquelle circule le .courant d'admission ; tantôt on les pratique extérieurement, sur les murs et la toiture de l'édifice, à l'image des phénomènes météorologiques. Nous ne dirons rien du premier mode, réalisé, comme on sait, dans les conditions les plus parfaites au parlement anglais, et qui a fait l'objet de plusieurs publications. Quant au second, qui est parlui-même de la plus grande simplicité, il ne soulève d'autres difficultés d'application que celle d'obtenir économiquement la quantité d'eau qu'on veut distribuer sur les surfaces. A ce point de vue, il est utile de signaler la pratique de Brunswick Mill, une des principales manufactures de Manchester. Le directeur a disposé dans la cour principale deux jets d'eau, alimentés par les eaux de condensation des machines et en relation avec les pompes des chaudières. Pour mettre ces jets d'eau en acti(*) Ces cheminées ont été expérimentées au Conservatoire impérial des arts et métiers par M. le général Morin, qui en a rendu un témoignage très-favorable. « La cheminée envoyée au Conserva« toire, dit M. le général Morin, était du plus petit modèle adopté « pour les casernes, et les circonstances locales ont obligé à la « placer dans un angle de la pièce à chauffer; mais elle n'en a pas « moins fonctionné d'une manière complètement satisfaisante à » (Annales au Conservatoire des arts « tous les points de vue etntétiers, 1SM-1865.)