Annales des Mines (1867, série 6, volume 12) [Image 347]

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REVUE DE GÉOLOGIE.

ROCHES.

Missorm. - Près de Sainte-Geneviève dans le Missouri, l'on exploite sur une grande échelle, une couche de sable quartzeux qui a 6 métres d'épaisseur et plusieurs kilomètres d'étendue. Ce sable qui est d'un blanc de neige, contient environ 99 de silice avec un p'eu de carbonate de chaux. Il est utilisé dans les verreries de Wheeling, de Stenbenville, de Pittsburg (1). Molasse. Des essais sur la molasse de la Bresse ont donné les résultats suivants (2) Molasse très-dure formée de grains do quartz et do mica; du Miocène de Bletterans. II Molasse marine, partie supérieure; du miocène de la Ferté. III Molasse rouge du miocène de Verrières-Suisses. IV Molasse marine du miocène de Fort-du-Plane. I

III IV

Densité.

CaO,Co,

Si02

A1503

2,564 2,662 2,495 2,726

27,6 35.0

48,1 8,8 8,6 7,8

2,0 3,7 5,4 4,2

79,4 80,7

Fe203

no

0,2 2,5 6,5 3,0

0,6 0,5 2,0 2,2

Matières

organiques. 21,5 0,1 0,1 0,1

Les alcalis n'ont pas été dosés dans ces essais ; l'on conçoit cependant qu'il y en a nécessairement dans tous les échantillons de molasse qui contiennent des paillettes de mica. Du reste, l'on voit que la molasse de la Bresse contient une proportion très-variable de carbonate de chaux, qu'elle est formée tantôt par un grès ou par un sable calcaire, tantôt par un calcaire avec grains de quartz.

Grès glaueonieux. M. Se el ey (3) a cherché quelle pouvait être l'origine de la glauconie contenue dans le grès vert de Cambridge. L'analyse de cette glauconie, faite par M. Li vei ng, a fourni les données suivantes S. Waterhouse. The resources of Missouri, 1867. Saint-Louis, 25. Le frère Ogirien. Terrain tertiaire dans le Jura.- Mémoires de la Société d'émulation du Jura, 1866, 152. Geol. Mag., In, 302.

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Sitre

AI003

FeO

MgO

CaO

Na0

KO

HO

somme.

51,09

9,00

19,54

3,37

0,30

3,56

2,47

10,80

100,13

M. Seeley n'admet pas avec E h r en berg que ces grains soient formés par des coquilles silicifiées de polythalames, ni, avec

M. Bail ey, qu'ils soient dus à l'agglomération de cellules de foraminifères. Aucune matière organique en décomposition ne saurait fournir des grains contenant 9 p. Ioo d'alumine, substance qui était même inconnue dans l'eau de mer avant les recherches de Fo r ch ha m m er. 11 paraît plus probable à M. S e el e y que le grès vert résulte de la désagrégation des roches plutoniques, dont les feldspaths et les

micas ont fourni les éléments nécessaires à la formation de la glauconie. La silice aurait été extraite par des cliatomacées ; la décomposition des algues aurait pu produire aussi l'alcali nécessaire, et alors les particules d'alumine auraient servi de noyaux d'agrégation aux autres éléments.

Jaspes. SAINT-GERVAIS. - Des jaspes s'exploitent à Saint-Gervais, près du

mont Blanc, et, par leur beauté aussi bien que par les applications qu'ils peuvent recevoir, ils méritent une mention spéciale. Leur gisement est sur la rive droite du Donnant, route de Fayet à Saint-Gervais, dans la liante-Savoie; ils s'y trouvent en quantité pour ainsi dire indéfinie, et de plus en blocs de toutes les dimensions. On peut d'ailleurs les exploiter facilement et à ciel ouvert.

D'après des recherches récentes de M. L o ry, ces jaspes proviennent d'un métamorphisme subi par une couche degrés appartenant à l'étage du trias. Ils paraissent reposer sur des schistes cristallins, et, au-dessus d'eux, l'on rencontre successivement un grès feldspathique (arkose), puis des dolomies. Leur état originaire était celui de grès quartzeux, plus ou moins mélangés de mica gris ou verdâtre; ensuite ils ont été traversés par des sources minérales qui les ont imprégnés de silice et d'oxyde de fer en produisant les veines de jaspe. Ultérieurement leurs retraits ont été remplis par des carbonates mixtes de chaux, de magnésie et de fer, qui forment un ciment spathique, blanc, ayant l'inconvénient de brunir et de s'altérer par l'action de l'air. Leur structure, qui est à la fois jaspée et bréchiforme, leur donne TOME XII, 1867.