Annales des Mines (1867, série 6, volume 12) [Image 328]

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REVUE DE GÉOLOGIE.

PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES DES ROCHES.

EtudC mieromeopique de m roches.

A l'exemple de M. H. Clifton Sorby -(1), M. F. Zirkel (2) s'est occupé de l'étude microscopique des roches. Lorsqu'on examine les minéraux des roches l'on constate qu'ils présentent souvent des parties enveloppées ou enclavées ; tantôt ces enclaves sont des pores ou cellules restées vides, tantôt elles sont formées de, liquides et en particulier d'eau, ou bien elles se

composent d'une pâte amorphe qui est à l'état vitreux, ou bien enfin il s'y est développé une multitude de cristaux microscopiques, et alors elles deviennent opaques et passent à l'état pierreux. Ces enclaves ont une forme variée qui est habituellement ovoïde; dans d'autres cas, leur forme rappelle celle d'une larme. Elles sont aussi ramifiées et plus ou moins irrégulières. Qu'elles soient solides ou liquides, ces enclaves montrent ellesmêmes dos cavités ou des cellules. En étudiant les quartz des granites, M. Zir kel a reconnu qu'ils contiennent de petites cavités avec de l'eau, ainsi que des enclaves vitreuses et des enclaves pierreuses. Pour leurs feldspaths, il en est de même; seulement par suite du défaut de transparence, ces différentes espèces d'enclaves sont plus difficiles à.reconnaître. Si l'on considère spécialement le gneiss classique de la Saxe, M. Zirkel observe qu'il contient un grand nombre d'enclaves avec de l'eau, mais pas d'enclaves vitreuses.

Les enclaves vitreuses et pierreuses sont, du reste, très-rares dans- les quartz de certains granites. Les quartz des granites enveloppent aussi des cristaux vitreux

qui rappellent les feldspaths du trachyte, et les rétinites en sont d'ailleurs composés.

La structure microscopique du trachyte est la même que celle du granite; en sorte, dit M. Zir k e 1, que si l'on admet que l'une des deux roches soit éruptive et non métamorphosée, il doit nécessairement en être de même pour l'autre. En examinant la pâte, homogène en apparence, du porphyre euRevue de Géologie. IV, 114. Poggendorff Annolen, CX1X, 228. - Ke n n go t t: Uebersicht der minera.logischen Forschungen, 1862 il 1865, p. 329.- Nette, dàhrlruch, lEtili, 7611.

ROCHES.

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ritique ou trachytique, l'on reconnaît qu'elle est composée de substances feldspathiques et quartzeuses. Les cristaux de feldspath enveloppent souvent beaucoup de quartz, ainsi que des veines ramifiées qui sont formées par la pâte. Les basaltes et les roches amygdaloïdes qui les accompagnent, présentent un mélange de feldspath ,'avec du fer oxydulé: et un peui de péridot. Les laves montrent un agrégat de.cris.taux parmi lesquels on distingue du fer oxydulé, du péridot et plus rarement de l'augi te. Les feldspaths des laves, même les plus récentes, ont d'ailleurs des cellules contenant de l'eau. Les parois de leurs cellules peuvent aussi être scorifiées, comme, on le voit à l'oeil nu dans celles qui sont de grandes dimensions. Les rétinites présentent un enchevêtrement de petitscristaux de' feldspath ; dans ces cristaux l'on distingue, du reste, des enclaves vitreuses et pierreuses.

Les perlites paraissent plus vitreux que les rétinites; les globules (sphé,rulites) qu'ils renferment sont tantôt cristallins, et tantôt offrent l'apparence d'un verre traversé par des cristaux. L'obsidienne a l'aspect d'un verre, mais contient cependant des cristaux ; les cellules avec eau et avec gaz y sont très-fréquentes. Si cette roche se comporte comme un verre à la lumière,. il faut l'attribuer à ce que les cristaux microscopiques encore trèsnombreux qu'elle renferme y sont disséminés dans toutes les directions. Lorsqu'on étudie les globules qui se sont développés, soit dans des roches plutoniques comme la pyroméride et la cliorite :orbiculaire, soit dans des m'elfes volcaniques comme l'obsidienne, la

marékanite, le rétinite, le trachyte , on peut d'ailleurs , sans le secours du microscope, constater facilement dans ces globules l'existence d'enclaves et l'enveloppement de divers minéraux. On observe aussi des passages très-remarquables des globules aux cellules. Ces faits se reconnaissent surtout très-bien lorsqu'on attaque des plaques polies de ces échantillons par de l'acide fluorhydrique faible (1).

Les recherches de M. Zirkel offrent de l'intérêt au point de vue de la connaissance intime des roches et des théories pour expliquer leur formation; elles mettent surtout bien en évidence l'in(t) D e I esse Recherches sur les roches globuleuses; Mémoires de la Société géologique, 2' série, tome IV.