Annales des Mines (1867, série 6, volume 12) [Image 274]

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EAUX THERMALES DE LUXE CUL.

EAUX THERMALES DE LUXEUIL.

inférieure à 1"'. 17 au-dessus du radier. Les dalles ont chacune im,4o de longueur, des largeurs variables, et Orn,20 d'épaisseur ; elles sont réunies entre elles et à la roche au moyen d'une couche de mortier. Au-dessus des dalles, on a encore pilonné de l'argile sur une épaisseur de o'". 55, afin d'éviter les infiltrations ; puis on a remblayé le tout. Aux deux extrémités nord et sud de la cunette, on a établi

ment les eaux ferrugineuses du Temple par leur tuyau de

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deux puits d'accès en moellons bruts, ayant une section quarrée de on',95 à l'intérieur, et une épaisseur de parois de om,7o. Ils s'appuient par la base sur des dalles solides, et s'élèvent jusqu'à la surface du sol. Il était important d'empêcher l'accès et le renouvellement de l'air qui tend à décomposer l'eau ferrugineuse de la cunette, et par conséquent à la rendre impropre à tout usage médical. A cet effet, les deux puits d'accès ont été fermés chacun au moyen de deux dallages en pierre avec tampon de soulèvement placés l'un sur le dallage de la cunette, avec argile damée en dessus, l'autre au niveau du sol pour fermeture. Tous ces travaux ont été terminés en mars 1865, et par conséquent, l'eau ferrugineuse nouvelle a été administrée aux baigneurs pendant toute la saison de 1865. L'affluence d'eau ferrugineuse a été trouvée par le jaugeage, de 21. 000 litres par 24 heures ; cette eau peut serendre à l'établissement de deux manières, soit par les tuyaux

de la conduite directe, soit, lorsque celle-ci est fermée, par l'intermédiaire du puits Romain ; mais dans ce dernier parcours, elle se mélange avec de l'eau thermale, et elle subit en outre une perte de température et une décomposition partielle par le contact de l'air et par suite de l'allongement de son parcours ; si le premier inconvénient peut être négligé, en ce sens que l'eau ferrugineuse ne s'emploie pas pure en bains, et qu'il faut tôt ou tard la mélanger à l'eau thermale, il n'en est pas de même des deux autres on ne doit donc pas oublier, dans l'administration des eaux de Luxeuil, qu'on a tout avantage à prendre à l'établisse-

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conduite spéciale, et à ne laisser écouler, dans le puits Romain

que le trop-plein que l'on ne peut pas utiliser autrement. L'eau prise dans la cunette a 24 degrés de température la présence du fer y est indiquée par tous les réactifs ordinaires, et notamment par le tannin, qui la fait passer au bout de quelques minutes au rouge vineux et au noir foncé. Elle pèse par litre 1. 001gr,80, tandis que l'eau distillée à la

même température ne pèserait que 998 grammes. Aucun gaz ne s'y dégage spontanément, mais en la soumettant à

l'ébullition, on en rePre, par litre, 43,4 de gaz, qui ne contiennent pas d'oxygène, et qui sont composés de 59,8 p. Io° d'acide carbonique et de 4o,2 p. 100 d'azote. Soumise à l'évaporation, elle laisse par litre un résidu de ogr,54A, composé de 0gr,261 de sels solubles dans l'eau et de

0gr,277 de sels insolubles. Ce résidu a une couleur d'ocre rougeâtre; sa saveur est à peine salée et fortement argileuse; en l'humectant avec l'haleine, il exhale également une odeur d'argile très-prononcée. Enfin, son analyse complète, faite en 1866, dix-huit mois après le captage, a été donnée dans le tableau qui termine le S 5. Les médecins qui ordonnent l'eau ferrugineuse du Temple en bains ne devront pas oublier que cette eau est beaucoup plus chargée en fer que le mélange du puits Romain qu'ils avaient l'habitude d'administrer. Si en effet l'on se reporte à l'exposé historique ci-dessus, on verra que le puits Romain recevait depuis les travaux de 1855, mais avant ceux de 1864, 20.000 litres au plus d'eau ferrugineuse et 3o 000 litres d'eau thermale ; le principe actif n'entrait donc dans le mélange que dans la proportion de deux cinquièmes, proportion qu'il faut réduire au moins à un tiers

si l'on veut tenir compte de ce qu'une partie de cette eau cédait son fer sous l'influence du contact de l'air, décomposition qui n'est que trop prouvée par les dépôts et boues ferrugineuses dont le puits Romain était encombré. L'eau