Annales des Mines (1867, série 6, volume 11) [Image 63]

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EMPLOI DES EAUX 1) ÉGOUT.

EMPLOI DES EAUX D'ÉGOUT.

Le principe de l'irrigation admis, un grand nombre de

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projets ont été mis en avant, en vue de la réaliser (1. Le Conseil métropolitain, naturellement saisi de la question, en confia l'examen à un comité de vingt et un membres, présidé par M. J. Thwaites, avec mission d'étudier sur les lieux les

que et l'intérêt agricole se sont montrés d'accord pour proscrire absolument tout mode de préparation préalable des liquides. La séparation des matières fertilisantes, obtenue par voie mée,inique ou chimique, constitue à la fois, Selon nos voisins, une manière moins économique d'utiliser les eaux et un procédé moins efficace d'assainissement. Déjà, avant l'enquête dont nous nous occupons plus spécialement ici, les docteurs Franckla.nd et Hoffmann, appelés, en 1859, à formuler leur avis sur le traitement chimique des eaux d'égout, avis basé sur les plus larges expériences faites pour le compte de la ville de Londres, avaient déclaré que les opérations de cette espèce doivent être conduites aussi loin que possible des districts populeux; « car, disaient-ils, les matières une fois séparées « des eaux, même désinfectées, passent rapidement, dans les temps « chauds, à un état de putréfaction active.... La tendance putres« cible des matières séparées rend leur rapide enlèvement de la « plus haute importance, surtout pendant l'été. Le travail de la fermentation, une fois commencé, ne peut plus être arrêté que par des masses de désinfectants pratiquement impossibles. » (Rapport au Conseil métropolitain des travaux.) Devant le Comité d'enquête de 1862 on sewage of towns, le docteur Hoffmann a été plus affirmatif encore. « il résulte, dit-il, « de nos expériences que tous les plans conçus pour utiliser les eaux d'égout, excepté celui qui consiste à les employer en irri-

ployer l'eau d'égout de la partie nord de la métropole, et il n'a pas de raison de penser qu'aucun autre projet plus avantageux ou plus profitable puisse être conçu. » En conséquence de cette haute approbation, un acte législatif intervint, le 19 juin 1865, en vertu duquel la Compa-

seur E. Way, n'ont jamais donné des résultats qui payent la somme dépensée... C'est une erreur d'opérer la séparation des

contenues dans les eaux d'égout, on a reconnu que le résultat obtenu était déplorable au point de vue commercial, en même temps qu'on

gations, portent en eux-mêmes la preuve de leur impraticabilité. » « Les méthodes de précipitation des eaux d'égout, dit le profes-

eaux d'égout en deux parties. » (Même enquête.) « Mon opinion. dit le docteur Franckland, est que la seule méthode pour employer les eaux d'égout considérées comme engrais, c'est de les a,ppliquer directement sur les terres, avec ou sans désinfection préalable, niais, s'il est possible, sans désinfection. » (Même enquête.) Selon M. Lawes, « l'emploi de l'eau d'égout à, l'état naturel est

cs la meilleure manière de l'appliquer aux terres. » (Enquête de 1865.) « L'engrais des villes, dit le docteur Odling, doit être appliqué aux terres en l'état où il existe dans les égouts. » (Même enquête.) « Pour les convertir (les éléments fertilisants des eaux « d'égout) en matière solide, dit le baron Liebig, il faut une dé« pense supérieure à la valeur qu'on en retirerait pour la production. L'application de l'eau d'égout sur les terres offre véritable« ment le seul moyen d'utiliser les matières fertilisantes qu'elle contient. » (Lettre au lord maire de Londres, du 19 janvier 1865.) Les faits, du moins en Angleterre, ont confirmé ces appréciations car partout où l'on a cherché à séparer les matières fertilisantes

principales applications d'eaux d'égout actuellement en cours en Angleterre. Le comité visita Rugby, Croydon, Edimbourg, et fournit un rapport fort intéressant, dont nous donnons des extraits à la Note d, à la suite duquel le Conseil se décida en faveur du projet de MM. W. Napier

et W. Hope, tendant à l'utilisation des eaux d'égout de la rive nord. Le Parlement, qui avait à prononcer en dernier ressort, nomma, en 1865, un comité d'enquête, qui, à la date du 3o mars, déposa un rapport dont la conclusion est

« Votre comité est d'avis que le projet qui lui a été

soumis constitue nit mode avantageux et profitable d'em-

avait créé aux portes des villes un foyer permanent d'infection. Sur les rares points où de semblables procédés sont encore en vigueur, on en donne pour raisons une installation toute faite et la difficulté qu'offrirait le terrain à la création économique d'irrigations agricoles. Mais l'opinion n'en est pas moins définitivement fixée à cet égard, et, aujourd'hui, dans le Royaume-Uni, en n'admettrait pas plus la discussion sur ce point que sur la question de savoir s'il y a lieu de revenir aux anciennes fosses d'aisance. Ce sont des débats qui, pour les Anglais, sont jugés sans appel. (*) Voici les noms des auteurs des principaux projets : Dr. Thudichum ; M. D. Curwood; Lord Torrington, Sir C. Fox et M. Hunt;

M. John James Moore ; London sewage utilization Gonzpany; M. Shepherd; M. C. F. Kirkman; M. T. Ellis; lion. W. Napier et M. W. Hope.

Nous croyons inutile d'analyser ces projets qui à l'exception du dernier, n'ont plus qu'un intérêt historique. TomE XI, 1867.

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