Annales des Mines (1867, série 6, volume 11) [Image 61]

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EMPLOI DES EAUX D'ÉGOUT.

.acquittent-ils avec joie la taxe annuelle de 5 deniers par livre (*), qui est destinée à servir les intérêts de la dette et â, l'éteindre au bout de quarante ans.

EMPLOI DES EAUX D'ÉGOUT.

aux lieux d'arrosage, tandis que certains ne craignent pas d'aller jusqu'à 5o centimes. Pour une ville comme Londres, qui évacue Lloo. 000 mètres cubes de liquides par jour ces chiffres correspondent respectivement à 7 millions et

45 millions de francs (Note c). La raison d'aussi grandes DEUXIÈME PARTIE. EMPLOI DES EAUX D'ÉGOUT.

La solution que nous venons d'indiquer n'était pas complète, en ce sens qu'on n'avait tenu compte jusque-là que d'un côté de la question : la salubrité publique. Mais il existait un autre point de vue, non moins important : celui de l'intérêt agricole. Devait-on perdre sans retour les matières fertilisantes contenues dans les eaux d'égout? Devait-on gaspiller ainsi une .richesse considérable ? Devait-on, ce qui est plus grave encore que le sacrifice immédiat de plusieurs millions, 'enlever graduellement au sol les éléments nécessaires à la production, éléments dont la valeur s'accroîtrait sans limites, si la terre continuait de plus en plus à s'appauvrir? Telles sont les questions qu'on s'est posées en Angleterre, non-seulement pour la ville de Londres, mais d'une manière générale pour tout centre de population. A ces questions, l'opinion publique a répondu d'une voix unanime : c, Non, les matières fertilisantes ne doivent point être perdues pour la production. Non, elles ne doivent point être abandon« nées à la mer ; mais elles doivent faire retour au sol d'où -« elles émanent et contribuer ainsi à la prospérité générale. » Quant à la valeur même des eaux d'égout, estimées commercialement, les appréciations ont beaucoup varié. Les plus modérés la fixent à 5 centimes le mètre cube, rendu meurtrière à Londres, on n'en soit redevable en grande partie a l'exécution du main drainage. ,r) Soit lf,20 par 100 francs de matière imposable.

divergences tient à ce qu'on ne se place pas au même point de vue quand on fait cette évaluation. Les uns supposent en effet que l'eau d'égout est employée à la convenance du cultivateur, c'est-à-dire au moment et dans la proportion qu'il lui plaît ; les autres, au contraire, qu'elle est répandue sur les terres en proportion quelconque et eu toute saison, de manière, à satisfaire avant tout aux exigences de la salubrité. Or, s'il est une vérité qui ait été mise hors de doute, par toutes les enquêtes qui se sont succédées sur la question, c'est précisément que la valeur commerciale de l'eau d'égout varie beaucoup, on peut presque dire, do tout au tout, selon qu'elle est employée de la première façon ou de la seconde. Cette valeur, presque nulle dans un cas, peut s'élever à 9.0 centimes et an delà dans l'autre cas (5). Mais si les évaluations ont différé, tout le monde disons-nous, a été d'accord pour reconnaître qu'il y avait (') Pour M. Lawes, prendre l'eau d'égout quand et comme on veut ou la recevoir tout le long de l'année et comme elle vient, c'est une différence de plus du simple au quadruple. « J'aimerais « mieux, dit-il, donner 2 deniers (2o centimes) par tonne dans un cas que 1/2 denier (5 centimes) dans l'autre. » (Enquête de i 86/0 Divers agriculteurs; entendus dans l'enquête de 18614 ou dans celle de i865, ne sont pas moins explicites. M. Archibald Campbell, après avoir accepté le chiffre de s deniers par tonne, ajoute : « Si j'étais forcé de prendre une grande quantité d'eau d'égout toute l'année; cela ne me conviendrait pas : si je le faisais, je ne voudrais pas

la payer plus d'un farthing (1/à denier) à i/2 denier la tonne. e, (Enquête de '865.) M. Frédéric Wagstaff « consentira bien, dit-il, à payer l'eau d'égout de Londres 2 deniers, mais en supposant qu'il puisse la prendre au moment même où elle lui serait le plus utile, et en telle quantité que de besoin, et non aux autres époques de l'année » (même enquête); et ainsi de suite des autres témoins entendus.