Annales des Mines (1866, série 6, volume 10) [Image 252]

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TERRAINS.

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REVUE DE GÉOLOGIE.

Des fossiles recueillis par M. Hays , dans un calcaire grisâtre, sur les bords du canal Kennedy, près du pôle boréal, ont été examinés par M. Meek (r), qui a reconnu les espèces suivantes : syringopora favosites , strophomena rhomboïdalis, TERRES ARCTIQUES.

spirifer, orthoceras, illnus. Ces fossiles démontrent l'existence du terrain silurien supérieur dans les régions boréales; de plus, leur apparence et celle de la roche rappellent le calcaire schisteux de Castkill dans le Helderberg inférieur de New-York. Et bien qu'il soit difficile de se prononcer d'une manière absolue sur cette identité avant d'avoir des exemplaires plus nets, M. M eek admet qu'on a affaire à la même formation; cette similitude, à

ào degrés de distance, est très-remarquable et importante à

constater; elle s'accorde du reste complètement avec les recherches de MM. Ha u ghto n et Sal ter sur les collections rapportées de l'archipel Arctique par le capitaine M ac Clin toc k (s) et par le docteur Sutherland (5).

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L'étage moyen contient : conocephalites, dikelocephalus, arion-eus, ptychaspis, chariocephalus, illcenurus, agnostus avec orthis et platyceras. Les graptolites y font leur apparition. Dans l'étage supérieur on trouve : dikelocephalus, triarthrella, aglaspis avec lingula, serpulites, enomphalus.

Ainsi les premiers trilobites appartiennent au genre conoceplialites, et le dikelocephalus ne fait son apparition que dans l'étage moyen, pour atteindre son véritable développement dans l'étage supérieur. Cependant il faut reconnaître que, dans leur ensemble, les trois faunes diffèrent très-peu. Chaque espèce y est représentée par un très-grand nombre d'individus. Maintenant le grès de Potsdam du Mississipi correspond-il bien exactement au Potsdam de New-York, de Vermont et du Canada? En tout cas, l'absence du genre paradoxides semble prouver qu'il est postérieur aux couches de Braintree près Boston et à celles de Terre-Neuve; il n'est donc pas ce qu'il y a de plus ancien dans la série silurienne.

CANADA. Les géologues canadiens ont créé (à), dans le terrain

silurien de leur pays, un groupe spécial entre celui d'Onondaga et celui du Niagara : c'est le groupe de Guelph, ainsi nommé de la localité de Guelph ou Galt, où il est développé. Il se compose d'un calcaire magnésien, souvent cristallin, quelquefois bitumineux, contenant les fossiles suivants Pentamerus occidentalis, megalomus canadensis, murchisonia bivittata , murchisonia macrospira, pleurotomaria solaroïdes , p. clora, bellerophon an,gustata, favosites gothlandica, °bolus, orthoceras indéterminé. Le groupe de Guelph paraît manquer dans l'État de New-York il formerait donc une lentille. Suivant M. Jules Mar c o u, il pourrait d'ailleurs être l'équivalent de la partie inférieure du groupe d'Onondaga de New-York, qui ne se retrouve pas dans le Galt. ÉTATS-UNIS.

M. James Hall (5) a.étudié le grès de Potsdam

du Mississipi, qui correspond à la faune silurienne première; il y distingue trois étages caractérisés par leurs fossiles. En bas dominent : conocephalites, lingula, lingulepis, oholella et theca,.

Amer. Journ. XL, 31.

TERRAIN DEvONIEN.

ANGLETERRE. Le calcaire carbonifère repose, dans le sud-est de l'Irlande, sur le vieux grès rouge par l'intermédiaire d'un schiste noir dont l'épaisseur atteint jusqu'à ro. mètres. M. J u k es (I) considère l'ensemble de ces deux assises comme l'équivalent du « schiste o carbonifère » des comtés du sud et des grès (Coornhola gyits) qu'il contient. Or ce schiste présente une identité remarquable avec les couches dites dévoniennes de Coblentz; de plus, on trouve à Coblentz des grès rouges et jaunes semblables à l'old red d'Angleterre; enfin les couches à possidonies, avec leurs veines de houille, rappellent la base des coal-measures d'Irlande. M. Juk es est donc disposé, ainsi que la plupart des géologues irlandais, à contester l'existence d'un système dévonien. Cependant M. Bail y fait observer que les calcaires de Plymouth,

Newton-Bushell, etc., n'ont pas d'équivalents en Irlande, tandis qu'ils sont représentés dans le Nassau ; or il y a lieu de les regarder comme dévoniens, puisque cej sont des couches intermédiaires entre le système silurien et le système carbonifère. Remarquons aussi que les savants qui se sont le plus occupés des terrains anciens, tels que MM. Mur chiso n, d' A rc h lac et de Ver-

Revue de Géologie, 1, 179.

Journal of a voyage in Barrow slrails, 1852. 14) Geol. cf Canada, 186:1. (5) 16

rapport annuel des régents de Mt-th-usité de New-York ; Albany. uas.

(1) Geol. Mag., IF, 275.