Annales des Mines (1866, série 6, volume 10) [Image 169]

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RECHERCHES GÉOLOGIQUES

51111 LE NORD DE MADAGASCAR.

que les diorites, s'en rapprochent par les éléments constitutifs. Si l'on remarque la grande place qu'occupent ses roches dans la constitution géologique de Madagascar, on se rendra facilement compte de l'importance et de l'étendue du foyer éruptif qui leur a donné naissance. Les filons de quartz de la baie de Passandava paraîtraient se rapporter par leur orientation N. 400 E. à l'âge de soulèvement des basaltes, Les plus considérables ne dépassent pas om,o5 d'épaisseur. Le quartz y est laiteux à éclat gras et nacré, à cassure striée et sans trace de cristallisation. Les basaltes constituent au nord de Nossi-Bé des massifs impor-

tants qui se lient dans le centre de l'île avec des volcans

modernes à éruption cinériforme ; ces volcans ,ont couvert toute la partie centrale de lapilli, en y laissant une dizaine de cratères dont les plus rapprochés de la côte sud, les seuls (me j'aie vus, m'ont rappelé comme dimensions et comme forme le Monte-Nuevo de la baie de Pouzzole. D'après M. Herland, chirurgien de la marine, qui a fait une étude sur les volcans de Nossi-Bé (5), on ne rencontre nulle part de laves modernes. Les éruptions gazeuses qui ont donné naissance à ces volcans, se sont fait jour à travers la stratification houillère, et il m'a paru que les cendres rejetées étaient formées des éléments broyés et frites des schistes de ce terrain. Au pied de la montagne de Loucoubé, on trouve encore, .

déposée sur les schistes métamorphiques au bord de la

mer, la roche moderne composée de coquilles et de coraux qui a déjà été rencontrée dans la baie de BaVatoubé.

Pour résumer cet ensemble, on voit qu'une coupe faite

de l'est à l'ouest, à travers la partie nord de Madagascar par le 15" ou 14° degré latitude, se compose de deux ver(5) Nouvelles annales coloniales, 18514 et Annales des mines.

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sauts séparés par un massif granitique ancien qui paraît être orienté N. Io° E. Le versant Est présenterait une succession de chaînons ou

plutôt de plateaux basaltiques échelonnés en gradins jusqu'aux alluvions du rivage. Le versant Ouest offrirait les strates puissantes du terrain houiller, et peut-être à leur base le calcaire carbonifère dont la présence n'a pu toutefois être constatée à la côte.

Les roches éruptives granites, porphyres, diorites, basaltes, soulèvent les couches des terrains houillers en un grand nombre de points, et forment les accidents orographiques de la côte N.-0., au delà desquels la formation houillère paraît s'étendre encore vers le canal de Mozambique.

Sans faire ici un rapprochement que la grande distance et le manque d'étude m'interdit, j'ajouterai cependant, à titre de simple renseignement, que le terrain houiller a été constaté récemment par les Portugais dans leurs possessions de Mozambique.