Annales des Mines (1866, série 6, volume 10) [Image 153]

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RECHERCHES GÉOLOGIQUES

On en a rapporté des blocs volumineux des bords du Manangoro et du. Tintinguy.

L'existence du cristal de roche dans cette région est connue depuis les premiers établissements français tentés à Madagascar : on ignore toutefois le véritable gisement de la roche; il doit avoir beaucoup d'analogie avec celui qui a été constaté à Sainte-Marie. Les naturels de la côte rapportent des fragments enlevés à des blocs volumineux qui sont détachés et hors de leur gisement, et qu'ils disent être trop considérables pour être charriés jusqu'au rivage. Le quartz hyalin se trouve également sous le même état dans le nord-ouest de Madagascar, et probablement dans beaucoup de localités à l'intérieur. Le rivage de la grande Terre, vis-à-vis de Sainte-Marie, est aussi formé de. sables quartzeux rejetés par la mer ; mais le phénomène des dunes et des obstructions fluviales n'y est pas aussi marqué qu'au sud de Tamatave. L'action de la mer et des vents se traduit par un courant dirigé du sud

au nord le long du canal qui sépare Sainte-Marie de la terre. Ce courant devient plus énergique en rasant l'île et le remous qu'il produit sur les plages basses de la grande Terre y dépose des sables, qui sont ensuite relevées par les raz de marée. Eu face de Sainte-Marie, le voisinage de l'île empêche les raz de marée de se faire sentir, et cette tranquillité a permis aux sables de se déposer loin de la côte et de former

cette longue pointe basse et triangulaire qu'on appelle Pointe à Larrée. Entre cette pointe et Vile Sainte-Marie, le courant devient très-violent, ce qui empêche le plus grand accroisse-

ment de la pointe vers l'île; les atterrissements latéraux seuls vont en augmentant. Le fond de la mer présente non loin des côtes un sable gris, forme d'éléments quartzeux èt des éléments des ha-

SUR LE NORD DE MADAGASCAR.

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salles qui sont susceptibles de résister à la décomposition, c'est à-dire le fer titane qui, en divers endroits, est très-commun sur la côte. La mer rejette ces sables gris qui se trouvent quelquefois avoir été enrichis par le lavage des vagues, au point que l'élément ferrugineux y diminue. La chaîne qui constitue le relief de Sainte-Marie est peu

accentuée; les plus grandes altitudes ne dépassent pas

mètres, et les hauteurs voisines du rivage ont généralement 5o mètres d'altitude moyenne. Elle présente comme aspect la forme ondulée et mamelonnée propre aux chaînons granitiques ; les pointements seuls appartiennent aux Io°

basaltes.

La chaîne s'étend à une grande distance au nord de l'île sous la forme de récifs et de bas-fonds, puis on retrouve cette direction dans la côte Est de la province d'Antongil. Cette- province a été visitée- et parcourue pendant troi semaines par mon collaborateur M. Coignet. Presqu'ile d'Aniongil et côte Nord-Ouest.

Cette presqu'île est limitée à l'Est par une côte qui présente en prolongement la direction de l'axe de l'île de Sainte-Marie N. Q4'50` E.

A l'ouest des chaînons granitiques, qui se propagent en s'étageant jusqu'au milieu de la presqu'île, affectent la. même direction que le rivage de la baie d'Antongil N.. 55" 0, et représentent le système du Morbihan , dont le grand cercle prolongé passe avec cette orientation par la baie ci'Àntongil.

Le granite qui constitue ces montagnes est formé d'éléments qui se décomposent assez facilement : feldspath rose, quartz laiteux et mica noir. M. Coignet a rencontré en avant de ce massif à l'est un chaînon granitique d'une orientation différente et se rapportant suivant lui au système des. ballons. "La direction con-