Annales des Mines (1866, série 6, volume 10) [Image 63]

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uÉsumÉ ET CONCLUSIONS.

RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS.

chose utile. On ne saurait trop engager les industriels à diriger leurs recherches dans cette voie. La question de la fumivorité a pris une nouvelle importance par suite de la promulgation du décret qui prescrit de brûler la fumée des chaudières à vapeur. Quant aux appareils spéciaux, proposés dans ce but, ils s'écartent peu de ceux déjà connus. Du reste, on paraît convaincu aujourd'hui que la solution du problème n'appartient exclusivement à aucun système, mais qu'on peut la réaliser avec tous les foyers, pourvu qu'ils aient de bonnes dimensions, qu'on admette de l'air en excès dans la zone de combustion, et pourvu surtout qu'ils soient aux mains d'un chauffeur soigneux et

5° Infection des atmosphères limitées. - L'assainisse-

ment des galeries d'égout a fait peu de progrès si ce n'est à Paris, où on l'a réalisé par la seule ventilation naturelle, conséquence d'un plan largement conçu, d'une pente soutenue, d'un écoulement abondant et d'ouvertures multipliées. Les cheminées d'appel, ménagées le long des maisons, n'ont pas produit tout l'effet qu'on en attendait. En province on a obtenu des améliorations partielles dans les galeries récemment construites, mais ,

l'ensemble se ressent fâcheusement des dispositions antérieures avec lesquelles il fallait relier les nouveaux travaux. On a fait quelquefois usage de désinfectants chimiques, et

là où les circonstances l'ont permis, de lavages ou de chasses d'eau périodiques. Les fosses d'aisances ont été fréquemment aérées par des tuyaux débouchant au-dessus des toits ; mais ici, comme

pour les égouts, on a rencontré des déceptions. De tels tuyaux n'ont d'efficacité que si l'on y exerce une ventilation artificielle ; on l'a produite quelquefois, en mettant le

tuyau .d'aérage en communication avec une cheminée, ou en y entretenant un feu lent de tourbe, etc. Un moyen plus

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puissant d'assainir les fosses, c'est d'y opérer la séparation des solides et des liquides à la faveur d'une des dispositions connues sous le nom de système diviseur. Un autre moyen, qui n'assainit pas les fosses, mais qui dispense les ouvriers d'y pénétrer pour le curage, c'est d'en opérer la vidange à l'aide des appareils dits hydrobarométriques, qui fonctionnent avec succès dans quelques villes du Midi. Pour un grand nombre de locaux fermés, tels qu'hospices, salles de spectacles, ateliers, etc., le procédé général consiste dans la ventilation, soit naturelle, soit artificielle, réalisée tantôt par la seule multiplicité des ouvertures et tantôt par des appareils spéciaux de chaulege ou mécaniques. Parmi les désinfectants chimiques, il en est deux stir lesquels l'attention s'est plus particulièrement portée dans ces derniers temps le phosphate acide de magnésie et l'acide phénique. Des expériences faites sur les matières fé-:

cales et sur le fumier d'écurie tendraient à prouver que l'emploi de ces réactifs peut, non-seulement empêcher la formation des odeurs, mais même augmenter la valeur de l'engrais en prévenant la déperdition des matières volatiles.

4° Infection des eaux. - Les cours d'eau ont été jusqu'ici fort incomplétement protégés. Les moyens employés sont de deux sortes, partiels et généraux : partiels, quand ils s'adressent séparément à chaque nature de résidus ; généraux,

quand ils s'adressent aux liquides d'égouts, qui sont le réceptacle commun des diverses impuretés. Les premiers, qui jouent encore le plus grand rôle, peuvent se grouper sous trois chefs principaux i"fraitement par la chaux, dans le but soit de neutraliser des acides, soit de précipiter des substances en dissolution ou en suspension dans les liqueurs. Exemples : les matières colorantes, les eaux de lavage et de collage des papeteries, les vinasses des distilleries, les résidus de la fa-