Annales des Mines (1866, série 6, volume 10) [Image 57]

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INFECTION DU SOL.

déjà eu occasion d'indiquer. Enfin, pour cly.re la liste de ces organes, une cheminée d'appel de 5 décimètres quarrés au moins, destinée à assurer la ventilation, s'ouvre à l'intrados de la voûte et débouche au-dessus des combles. Dans ces dernières années, l'administration municipale a poussé

vivement à la construction de ces branchements, dont le développement dépasse aujourd'hui So kilomètres.

Le deuxième type, le branchement en poterie, a été adopté par la ville de Lyon. Les conduites ont orn,25 diamètre intérieur, lorsqu'elles ne reçoivent pas d'aboutissants sur leur parcours, et on',5o dans le cas où elles ont des aboutissants. Elles sont formées de tuyaux à emboîtures,. vernissés à l'intérieur (Pl. III, fig , ii à 13). Les tuyaux de om,25 ont 16 millimètres d'épaisseur, et ceux de o'°,5o ont 2 centimètres. Les uns et les autres ont leurs joints lutés au ciment et ils sont entourés de o0',10 d'épaisseur de béton hydraulique. La décharge dans l'égout public a lieu à 5o centimètres au moins en contre-haut du radier de celui-ci, et au niveau de la banquette dans les galeries qui en sont poulines. La conduite reçoit, à l'aplomb du mur de façade, le tuyau

de descente des eaux pluviales, qu'elle sert également à convoyer. Aucune fermeture hydraulique n'est disposée au débouché des tuyaux. Quant aux appareils diviseurs, ils s'évacuent par un canal ad hoc, ainsi que nous l'avons indiqué précédemment. Les autres villes ont adopté des systèmes plus ou moins voisins de ceux-là. Ainsi, à Toulouse, on est en train d'installer des drains en poterie semblables à ceux de Lyon ; mais l'évacuation y est mal combinée, car les eaux, au lieu de tomber directement dans la conduite, s'écoulent dans

une cour où elles rencontrent une bouche grillée ouverte sur le drain. Au Havre, les branchements sont constitués par des tuyauv en fonte de 15 à 20 centimètres de diamètre. A Saint-Étienne et à Montpellier, les branchements sont en maçonnerie, mais inaccessibles aux ouvriers : la sec-

DRAINACE DES SURFACES COUVERTES OU PAYÉES.

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tion en est quadrangulaire, de 5o centimètres de large sur 4o centimètres de haut ; le plafond est perméable et formé de dalles en pierre juxtaposées. A Nancy, le branchement est plus spacieux ; les tuyaux de descente sont reçus dans une caisse en pierre à deux compartiments, formant fermeture hydraulique. Au total, en province, les dispositions sont assez imparfaites, et s'éloignent beaucoup, sous ce rapport, de celles de la capitale. 2. Drainage des eaux ordinaires.

L'extension aux villes d'une opération conçue surtout au point de vue agricole est d'une date très-récente. Ce n'est guère que depuis une douzaine d'années qu'on a reconnu utile de drainer, en certains cas, d'une manière méthodique: 101es

maisons, les rues et autres surfaces couvertes ou pavées ; a° les jardins, les parcs et autres lieux plantés, ainsi que les emplacements des cimetières ; 30 les terres entourant immé-

diatement les villes et formant ce qu'on nomme la zone suburbaine, y compris les routes, fossés, etc. Ce deuxième ordre de drainage a été, jusqu'ici, beaucoup moins prati-

qué que l'autre. Il est, d'ailleurs, appliqué très-inégalement aux diverses catégories de lieux que nous venons d'énumérer.

Drainage des sur faces couvertes ou pavées..- Il n'a eu lieu nulle part avec ensemble. On a cherché, en général, à se préserver de l'humidité dans les habitations, par les soins donnés à la maçonnerie et surtout en élevant les rezde-chaussée sur des caves dont le sol soit bien cimenté. Telle est la pratique suivie notamment à Paris, et nul doute que l'exemple de la capitale n'ait été d'un grand effet sur la province pour retarder l'application du drainage ('). On (*) Paris se trouve, il est vrai, dans une situation exceptionnelle au point de vue de l'entraînement naturel des eaux souterraines. La belle carte hydrographique de M. l'ingénieur en chef des mines