Annales des Mines (1866, série 6, volume 10) [Image 30]

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INFECTION DES EAUX.

filtres en tannée. Les eaux sont convenablement clarifiées, mais sentent -le suint, inconvénient auquel on se propose

de remédier bientôt en lavant préalablement les laines à l'eau froide, comme il a été dit plus haut. Le précipité calcaire est vendu comme engrais ; quant aux écumes graisseuses des six premiers réservoirs, elles sont, après écou-

lement des liquides, extraites par une pompe à vapeur et refoulées dans quatre bassins, peu profonds, creusés dans le sol, et garnis d'une Couche de sciure de bois. Une fois la dessiccation à l'air libre terminée, on reprend le. magma à la pelle et on le passe à la presse. Les tourteaux ainsi obtenus, jusqu'ici mis en réserve, seront utilisés ultérieurement pour fabriquer du gaz d'éclairage, et, à défaut, serviront de combustible. La graisse exprimée est chauffée à la vapeur, pen-

dant vingt-quatre ou trente heures, afin d'être débarrassée de son eau, et est ensuite vendue, suivant sa qualité, -aux savonniers, corroyeurs et autres industriels. La dépense annuelle d'exploitation de cette nouvelle industrie s'élève actuellement à 70 ou 80. 000 fr. M. Holden estime que les produits de la vente couvriront les frais, à peu de chose près.

LAVAGE DES LAINES, DÉVIDAGL DES COCONS.

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laine, pour la fabrication du gaz ; mais on y a renoncé et on s'en sert aujourd'hui pour arroser les terres. Les eaux d' échets sont plus généralement exploitées, à cause de la valeur considérable de l'huile qu'on incorpore dans la laine pour faciliter le travail de la filature. Dans la seule ville de Reims, les eaux actuellement utilisées ne représentent pas moins de 400.000 francs par an. Cette industrie est monopolisée par madame re Houzeau et fils, dont l'usine, aux portes de la ville, reçoit plus de 4o. 000 mè-

tres cubes de liquide, payé aux filateurs, à raison de of,go l'hectolitre. On les traite par l'acide sulfurique, en vue de neutraliser la soude et de libérer l'huile qu'on épure et qu'on vend aux fabricants de cuir. A Tourcoing, le sieur Tribouillet

exerce une industrie analogue. Il réunit les eaux de lisseuses aux eaux de lessivé, qu'il va chercher chez les divers industriels. Il les vide dans de grandes citernes, où il les brasse avec 0,8o p. 1. oo d'acide sulfurique concentré. Le dépôt boueux, entraînant des matières grasses, est introduit dans des sacs de laine et soumis à la presse au milieu d'une atmosphère de vapeur d'eau à 100 degrés. L'huile

rondissement de Fourmies, agite ses lessives avec du magma,

qui découle est épurée par l'acide sulfurique et livrée au commerce. Quant au liquide clair, surnageant dans les citernes, on le décante au moyen de trous ménagés à diverses hauteurs dans la paroi des cuves. On le neutralise par la chaux et on l'évacue quand il offre une réaction alcaline. A Beauvais, on a commencé à utiliser également les eaux d' échets : la grande

dans des fosses larges et peu profondes : il y ajoute de la chaux et détermine un précipité de sulfate de chaux, lequel entraîne l'alumine et les matières grasses. Le liquide qui surnage est presque clair; on peut le décanter et l'envoyer aux cours d'eau. Le dépôt constitue un bon engrais qu'on vend aux agriculteurs, mais le débit en est difficile, à cause de la cherté des transports. Dans quelques fabriques d'Alsace, à Holstein, à Lutzelhausen, etc., on avait essayé d'em-

M. Charles Buisson, près de Grenoble. Les eaux des bassines,

A Fourmies, on emploie, au lieu de chlorure acide de manganèse, du sulfate impur d'alumine et de fer, nommé magma, provenant du traitement d'argiles pyriteuses, exploitées en grande abondance dans le département de l'Aisne. M. Théophile Legrand, principal filateur de l'ar-

ployer les graisses, concuremment avec les déchets de

fabrique de tapis en vend pour quelques milliers de francs à un industriel. Dans le midi de la France, au contraire, ces diverses pratiques sont encore à peu près inconnues. Le dévidage des cocons donne lieu, à la fois, à des liquides impurs et des résidus solides de nature putrescible. La meilleure manière de se débarrasser des premiers est de les employer sur des terres cultivées. C'est ainsi qu'opère

amenées par un système de tuyaux en cuivre, débouchent