Annales des Mines (1866, série 6, volume 9) [Image 330]

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puisement des eaux, devra sous peu remplacer, pour l'extraction, la force animale. Un chemin de fer relie la mine à Pomeriio, port d'embarquement situé sur la rive gauche du Guadiana, près de l'embouchure de la rivière de Ghanca, qui sépare l'Alemtejo de la province espagnole de Huelva. La distance à parcourir est approximativement de 18 ki-

lomètres. Le transport, fait primitivement par des mules, ent1

suite par un système mixte de mules et de locomotives, est aujourd'hui complètement opéré par des locomotives d'une construction spéciale. Le port de Pomarào n'existait pas; on l'a créé. Les rives escarpées du Guadiana ont été abaissées sur un espace suffisant pour

recevoir les différentes voies d'évitement du chemin de fer, les dépôts de minerai, les maisons d'habitation, les bureaux et les magasins.

Un excellent quai revêt, sur une grande étendue, la rive du fleuve et les nombreux navires à voiles et à vapeur qui viennent prendre charge à Pomarào. Le service est monté de telle façon que les wagons viennent décharger directement le minerai dans les cales des navires. Un vapeur de l'entreprise est constamment en marche entre Pomarào et Villa Real de Santo Antonio, donnant la remorque aux navires à voiles lorsque le vent ne leur est pas favorable. Sans le Guadiana, de navigation si facile sur un aussi long parcours, sans le bon port d'embarquement créé à Pomariio et le chemin de fer construit par la compagnie la mine de San Domingos aurait le sort de beaucoup d'autres qui .vivent à grand'peine, faute de moyens faciles de communication. Aujourd'hui l'importance de ce port est telle que le gouvernement y a fait établir un bureau télégraphique et une délégation douanière de première classe, où les navires sont inscrits et les droits d'importation et d'exportation acquittés. Le nombre des navires qui ont pris charge à Pomarào durant l'année '864 à destination de la Grande-Bretagne a été de 565. La quantité de minerai exportée par ces navires a été de 123.000 tonnes anglaises du poids de 1.0'6 kilogrammes. 1

BULLETIN.

BULLETIN.

Le premier chargement de minerai de San Domingos s'est effectué le 23 mars 1859 et, dans la période écoulée depuis lors jus-

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Domingos peut fournir. Seule, la quantité de minerai encore contenue dans la partie de la masse située au-dessus de l'étage qui est

à 562 mètres, s'élève à peu près à 6 millions de tonnes, et elle permettrait une consommation annuelle de 200.000 tonnes de py-

rite pendant trente ans. Sur un point appelé Achado do Gain°, près du chemin de fer, il est aujourd'hui question de monter un vaste établissement où seront calcinés, triturés et traités par le procédé de cémentation les pyrites dont la pauvreté en cuivre ne permet pas l'exportation sur les marchés étrangers. Dès à présent une machine à vapeur et des appareils de préparation mécanique sont montés, et l'on poursuit activement la construction des fours de calcination et celle des réservoirs de cémentation. Deux grands étangs, qui doivent fournir l'eau nécessaire à cette opération, sont déjà construits. Le nombre des personnes employées dans les divers services est considérable; la direction technique, l'administration, les travaux souterrains et à ciel ouvert, les différents ateliers, le chemin de fer et le port de Pomarào occupent dès aujourd'hui près de 900 personnes. Ge chiffre s'est élevée à 5.000 pendant les travaux de construction du chemin de fer. Le nombre des mules qui travaillent clans l'intérieur de la mine, aux différents services extérieurs et au transport du minerai par le chemin de fer, était, en avril dernier, de 2.69; avant la construction du chemin de fer, lorsque le transport jusqu'à Polnarào était fait exclusivement par ces animaux, il s'est élevé à 1.5.0. Outre les immenses avantages que le Portugal retire indirectement de cette colossale entreprise, ceux qu'elle produit directement pour le fisc ne sont pas moins importants ; car l'impôt spécial des

mines payé pour les exportations de minerai en 1864 a rendu 18.863 4 25o rais ( 04.795 fr.) ; d'un autre côté, l'ensemble des con-

tributions foncière, personnelle, industrielle et municipale, ainsi que des droits d'importation et d'exportation divers, a atteint, durant la même année, le chiffre de 18.773 ,$ 420 reis (104.292. fr.)

(Extrait d'une dépêche adressée, le Je` novembre 1864, à M. i)Ronyr: DE LIIIHS, Ministre des affaires étrangères, par M. le CONSUL DE FRANCE à Lisbonne.)

qu'au 5i décembre 1844, l'exportation totale a atteint le chiffre de 400.000 tonnes.

Toutefois cette énorme quantité de minerai' représente seulement une faible partie de la masse métallifère que la mine de San TOME IX, 1866,