Annales des Mines (1866, série 6, volume 9) [Image 320]

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nature même du travail de la mine et les positions le plus souvent gênantes dans lesquelles il s'accomplit. Après s'être appliquée à trouver les mesures propres à atténuer le plus possible les effets de ces causes générales, la commission avait à passer en revue les différentes circonstances qui tendent à les rendre plus dangereux encore, 'les changements de température auxquels sont exposés les ouvriers en quittant des travaux situés à 3 ou Lion mètres de profondeur, la nécessité où ils se trouvent trop souvent de faire sur des échelles de longues ascensions nuisibles au jeu de leurs

Enfin il conviendrait de n'employer aux, travaux souterrains que des jeunes garçons âgés de quatorze ans au moins.

poumons; enfin la prédisposition des mineurs à contracter des maladies de poitrine, lorsqu'ils sont employés trop jeunes à l'ex-

traction des minerais. Le rapport dans lequel se trouvent traités ces différents points est fort étendu, et l'enquête sur laquelle il est basé comprend près

de 2 5.000 dépositions.

On se bornera ici à une analyse très-sommaire des conclusions qui le terminent. Les commissaires recommandent tout d'abord l'emploi, dans les mines métallifères, de meilleurs systèmes de ventilation, et conseillent de recourir aux procédés en usage dans les houillères, les plus perfectionnés généralement en raison de la nécessité absolue

de les débarasser des gaz dangereux qui s'y produisent. Ce sont des pompes foulantes et aspirantes, des chutes d'eau, l'action des vents et antres agents naturels ou artificiels, soit seuls, soit combinés. La commission penche pour la combinaison la plus simple et la plus usitée, qui consiste à établir un courant d'air à travers toute la mine, en échauffant et déplaçant au moyen d'un foyer, la colonne d'air contenue dans l'un des puits. Quel que soit, d'ailleurs, le mode que l'on adoptera, il est à désirer que chaque mine soit pourvue de plusieurs orifices et que les galeries, percées à un diamètre suffisant, soient reliées entre elles par un plus grand nombre de communications. Pour diriger et régler le mouvement de l'air, il serait utile (l'enlever les déblais et de fermer par des portes et par des cloisons les galeries, chambres, puits et ouvrages abandonnés. Toute exploitation devrait être pourvue de bâtiments où les ouvriers pourraient se sécher et changer de vêtements, et d'autres où les femmes et les enfants prendraient leurs repas. Les chantiers établis à la surface du sol seront, autant que possible, abrités. Les échelles seront remplacées par des machines destinées à descendre et à remonter les travailleurs (Man enginr).

Les commissaires expriment aussi l'opinion qu'il suffirait des plus simples précautions pour éviter la plupart des accidents qui se produisent.

Ils émettent à ce sujet les suggestions suivantes Interdire l'emploi d'échelles dans les puits servant en même temps à l'extraction des minerais, à moins qu'ils ne soient divisés

par des cloisons.

Établir des paliers convenablement espacés qui préviendraient les chutes d'une trop grande hauteur. Observer les règles les plus strictes en faisant sauter les mines et pourvoir d'outils en cuivre ou en bronze les ouvriers qui sont chargés de pratiquer les trous de mines pour le tirage à la poudre. Exercer une surveillance plus active sur les travaux souterrains, dont la condition serait constatée chaque jour dans un livré tenu à cet effet.

L'ingénieur de la mine devrait inspecter périodiquement les chaudières et les machines, et rédiger tous les mois, un rapport qui serait produit à l'occasion.

Défendre aux mineurs de changer de vêtements dans l'espace affecté aux machines; en réserver l'entrée à ceux-là seuls qui en ont la charge et la direction. Munir toutes les chaudières de deux soupapes de sûreté et d'un niveau d'eau ou d'un sifflet d'alarme. Dresser de tous les ouvrages et galeries abandonnés des plans qui seraient déposés chez l'officier de paix du comté et au bureau central des archives des mines, afin de pouvoir être consultés en cas de reprise des anciens travaux ou d'ouverture de nouvelles ex-

ploitations dans leur voisinage immédiat. Enfin la commission, frappée du nombre considérable d'accidents qui résultent, tant pour la population *minière que pour le public en général, de la négligence avec laquelle on laisse sans clôture les puits des mines qui ont cessé d'être exploitées, recommande fortement l'adoption de mesures législatives à cet égard. Elle est aussi d'avis que le système des sociétés mutuelles chez les mineurs pourrait être notablement amélioré de façon à offrir, en cas de maladie ou d'accident, plus de ressources à ceux qui en font partie.

(Extrait d'une démlette de M. LE CONSUL DE FRANCE ri Glasgow qui résume le rapport de la commission chargée de cette enquête.).