Annales des Mines (1866, série 6, volume 9) [Image 286]

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INFECTION DE L'ATMOSPHÈRE GÉNERALE.

met aux flammes de les entourer. La partie centrale des

cornues est seule engagée dans l'intérieur du four, de sorte que les extrémités restent facilement accessibles. On

charge par le haut, et l'on referme aussitôt. Lorsque la matière a subi l'action de la chaleur, on décharge par le bas et instantanément, en faisant jouer une soupape au

moyen d'un levier extérieur. Le noir est reçu dans un étouffoir disposé au-dessous et en dehors du massif du four-

neau. Dès que la cornue est vidée, la soupape se referme spontanément, à l'aide d'un contre-poids. Il n'y a donc, dans cette opération, ni odeur répandue, ni perte de temps. Les industriels qui emploient cet appareil disent aussi qu'il procure une grande économie de combustible. M. Polton emploie un four de 12 cornues disposées en 9 rangées parallèles, à droite et à gauche de la grille. La chambre à brûler les gaz de la calcination, faisant suite à la grille, s'étend entre les deux rangées. Les gaz s'échappent des cornues, à travers les interstices de la plaque de fond, et pénètrent dans la chambre, au moyen d'orifices ménagés dans le couloir où aboutissent les pieds des cornues. Ils rencontrent ainsi directement les 'flammes du foyer, et se brûlent mieux que dans les fours à marmites. M. Polton assure que l'économie de combustible est de plus de moi-. tié. Ce système a en outre l'avantage de se prêter au mode de condensation adopté par MM. Baudesson et Houseau. Au lieu de laisser les gaz arriver directement au contact des flammes, rien de plus facile que de les amener à un réfrigérant, en les recueillant, soit dans le couloir, soit dans chaque cornue. La ré,vivification donne lieu à des inconvénients analogues, quoique moindres. Ces inconvénients dépendent beaucoup de la manière dont le lavage est effectué. Ordinairement, on opère trop vite, parce que les raffineurs, n'aimant pas à avoir une grande quantité de noir en roulement, sont toujours pressés de reprendre celui qui vient de servir. On lave

CHARBON D'OS, RÉ VIVIFICATION DU NOIR ANIMAL.

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alors quelquefois en lo minutes, comme chez M. Lebaudy à la Villette, chez M. Say, à la gare d'Ivry, etc., au moyen d'une vis d'Archimède faiblement inclinée, dans laquelle le noir remonte, tandis que l'eau descend. On passe ensuite au four à revivifier. Chez M. Sommier, voisin de M. Lebaudy, le lavage est beaucoup plus complet. Le noir est d'abord mis à fermenter dans des cuves où il reste 2 ou 5 jours ; une partie de la matière organique se détruit, et, en outre, les fragments sont rendus bien plus pénétrables à l'action de l'eau. Pour accroître ce dernier effet, et briser davantage la croûte terreuse ou calcaire qui recouvre les. grains de noir, on fait arriver dans les cuves un jet de vapeur à 2 atmosphères emprunté au générateur. On procède enfin au lavage proprement dit, après quoi, le noir est envoyé aux fours. M. Kuhlmann, à Loos, qui revivifie pour un grand nombre de raffineurs, profite de sa situation de fabricant de produits chimiques pour laver ces noirs à l'acide chlorhydrique faible, après les avoir soumis à une véritable décorti-

cation sous des meules, pour désagréger l'enduit terreux. Une fermentation même de 2 à 3 jours est loin de suffire. pour détruire la matière organique : aussi, chez quelques industriels, où l'on respecte les vieilles traditions, comme chez M. David, à Bordeaux, on ne craint pas d'en porter la durée à 16 jours : le noir, sortant de là, est à peu près dépouillé de résidus organiques, et la calcination donne peu ou pas d'odeurs. Mais l'inconvénient d'immobiliser un capi-

tal de quelque importance tend à restreindre de plus en plus ce mode d'opérer. Les fours servant à la fabrication sont plus ou moins appropriés à la revivification : ainsi on se sert des marmites, des fours Brison, etc. Un appareil qui se rapproche assez de

ce dernier et qui donne de bons résultats au point de vue des odeurs, est employé dans des maisons de premier ordre, entre autres chez M. Say à Paris, M. Bostand à Marseille, etc.

Les cornues verticales et rectangulaires de o',35 sur om,o7