Annales des Mines (1866, série 6, volume 9) [Image 278]

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INFECTION DE L'ATMOSPHÈRE GÉNÉRALE.

pareil distillatoire , avec interposition d'une caisse à eau pour empêcher la propagation du feu. 11 se produit aussi des odeurs désagréables, au moment du déchargement des alambics et de l'extinction des résidus.

Pour éviter d'ouvrir les appareils , MM. Évrard et Paix extraient le brai avec une pompe qu'on introduit dans un orifice fermant à vis, ménagé à cet effet. A Dieppe, MM. Robert, Galland et C'e ont fait usage, pour la distillation du bog-head, de cornues verticales se déchargeant, par la partie inférieure, dans une sorte de souterrain, d'où les vapeurs sont appelées dans une cheminée spéciale.

Un danger plus grand que celui des mauvaises odeurs,

est le danger d'incendie. Il n'est pas inutile de relater quelques bonnes dispositions prises dans certains établisseinents. A Courchelettes, un premier soin consiste à enterrer les barriques de pétrole, dès leur arrivée. Le magasin est ainsi remplacé par une aire de terre meuble, au sein 'de laquelle les fûts sont déposés et soustraits au contact de l'air. On les retire un à un, au fur et à mesure des besoins.

Les alambics distillatoires, dans la même fabrique, sont parfaitement agencés. Enfermés jusqu'à mi-hauteur dans nu massif en maçonnerie, ils s'étendent sur tout un côté long d'une chambre spéciale, isolée à la fois des appareils de condensation et des foyers. Ceux-ci ouvrent dans une galerie voûtée qui règne en contre-bas des alambics, parallèlement au massif. C'est exclusivement par là que se fait le service des grilles et que l'air est fourni à la combustion. Si un alambic venait à crever, les huiles se répandraient dans la galerie. Aussi les mesures sont-elles prises pour que les deux extrémités de la galerie puissent être fermées instantanément en cas de sinistre. Tout afflux d'air manquant au foyer, l'incendie s'éteindrait bientôt de lui-même. Cette disposition est complétée par la présence d'un tube de vapeur qui permettrait de créer promptement

HUILES MINÉRALES.

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une atmosphère artificielle dans l'ensemble du local clos de toutes parts. Inutile d'ajouter que l'éclairage, dans les divers ateliers, a lieu à travers des châssis vitrés. Des précautions recommandables, quoique moins complètes, ont été prises par M. Daniel dans la fabrique qu'il vient de faire

construire à Mazargues. Le chauffage et l'éclairage sont dans de bonnes conditions d'isolement ; les lampes, séparées par une glace épaisse, sont logées dans l'épaisseur du mur et envoient leur fumée au-dessus du toit, par un petit con-

duit ménagé dans la maçonnerie. Entre la grille et le fond des alambics s'étend une table horizontale, de manière à préserver ceux-ci du rayonnement direct du combustible.

Une amélioration d'un autre genre et plus radicale a été réalisée dans le département du Nord par M. G. Dehaynin. Les goudrons sont distillés dans ses usines, non plus à feu nu, mais à la vapeur employée extérieurement comme chauffage et intérieurement en barbottage. Cette vapeur, même à haute pression, serait insuffisante, si elle agissait seule, pour opérer la distillation des produits; mais une pompe pneumatique maintient dans tout l'appareil un vide assez parfait pour faciliter notablement cette distillation. Les produits inégalement volatils sont d'ailleurs con-denses dans des vases spéciaux, comme par le procédé ordinaire. Toute chance d'incendie est ainsi écartée de l'opération la plus dangereuse. La préparation des mastics se rattache naturellement à cette industrie. Les vapeurs dégagées pendant la cuisson sont âcres et pénétrantes. Jusqu'ici, le seul moyen employé consiste à les lancer dans le foyer. Chez M. K.nab et Ci", à Ivry, les chaudières sont surmontées d'une calotte mo-

bile, débordant de 5o centimètres environ le rebord des chaudières. Sauf pendant la période du chargement et celle

du brassage, qui durent moyennement un quart d'heure chacune, la .calotte est abaissée sur la chaudière et emprisonne en même temps un orifice ménagé dans le massif,