Annales des Mines (1866, série 6, volume 9) [Image 231]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

DE LA SERRANIA DE CUENCA ( ESPAGNE ) .

452

ESQUISSE GÉOLOGIQUE

453

rait, du pont, sous forme d'une muraille aux assises régu-

tuent la base du terrain miocène, est un calcaire magnésien d'un rouge clair, empâtant quelques débris roulés de roches keupériennes, et tout criblé de cristaux de quartz bipyra;

lières de couleur grisâtre. Ces contrastes donnent à la vallée du Gabriel, à la hauteur d'Enguidanos, un aspect

rougeâtres. Puis vient une puissante assise de marnes fortement bigarrée, avec de nombreux amas de

Pour se rendre de cette localité à la mine de houille d'Hinarejos, il faut remonter sur le plateau au nord du Cabriel et qui fait suite à celui de la Puebla ; puis, après

miclés ,

gypse qui pénètrent dans le terrain encaissant sous forme de veinules s'entre-croisant en tous sens. Il y en a plusieurs variétés : la plus commune est grenue, grise, maculée de rouge tendre ; une autre lamellaire, d'un rouge très-vif. C'est clans le voisinage d'un de ces amas que nous avons recueilli la dolomie d'un jaune nankin, à cassure lisse, en rognons remplis d'aspérités à la surface, qui est analysée

plus haut sous le n° 3. Le quartz ferrugineux en petits cristaux est très-répandu dans le gypse et dans les marnes

qui l'accompagnent. Au bas de la descente qui est rapide, on aperçoit, dans le fond d'un petit vallon latéral, le moulin d'Enguidanos, et dans l'escarpement auquel il est adossé, le grès médio-keupérien, avecles petites assises d'hydroxyde quartzifère qui l'accompagnent constamment. Ces couches, plus consistantes que les marnes, forment une saillie très-prononcée à la surface de l'escarpement; elles sont redressées sous des angles considérables et présentent des contournements nombreux. On les retrouve, du reste, avec des allures identiques au pont de Gabriel; elles sont associées, dans cette localité, à des concrétions rognoneuses de gypse grenu, dont les cavités sont tapissées d'une multitude de petits cristaux de quartz. De ce point on a une vue assez étendue sur la vallée du Cabriel, qui est largement ouverte, et au milieu de laquelle s'élèvent de loin en loin quelques buttes isolées ayant résisté à, l'érosion et que le fleuve est obligé de contourner. Le fond seul est en état de culture. Sur ses flancs dénudés, profondément ravinés et couverts de nombreux éboulis, les marnes irisées étalent leurs nuances vives, tandis que l'é-

tage des calcaires tertiaires qui leur est superposé appa-

singulier.

avoir circulé pendant quelque temps à sa surface, on descend de nouveau et l'on se trouve clans une plaine fortement ondulée, sillonnée par de nombreux cours d'eau qui se rendent directement à ce fleuve. Cette plaine est entièrement occupée par les marnes irisées que l'on ne quitte qu'a i kilomètre environ au sud de la mine, au point où l'on pénètre dans le vallon du Castillejo par un défilé étroit creusé dans les calcaires du muschelkalk. supérieur. On y retrouve les roches de la vallée du Gabriel, notamment de nombreuses assises de dolomie ayant l'apparence de calcaire marneux, de petits lits d'hydroxyde quartzifère, ainsi que le grès médio-keupérien. Les couches sont toujours fortement redressées ; leur direction se rapproche constamment de l'E. 500 S. à O. 3o° N., c'est-à-dire qu'elle est en concordance parfaite avec le relèvement des assises du muschelkalk et du terrain permien sur lesquelles celles-ci

s'appuient. Le plongement est variable, tantôt vers le N.-N.-E., tantôt dans le sens diamétralement opposé, d'où il faut induire que la formation keupérienne est plusieurs fois repliée sur elle-même. On est conduit à une conclusion semblable, en remarquant que les mêmes couches se retrouvent un grand nombre de fois sur le chemin du Gabriel à

la mine de houille. Dans une assise dolimitique d'un gris foncé, répandant par percussion une odeur fétide, laquelle est associée au grès keupérien, nous avons trouvé quelques empreintes de coquilles marines. Bien qu'elles n'offrent pas assez de netteté pour être l'objet de déterminations précises, elles n'en présentent pas moins de l'intérêt, parce