Annales des Mines (1866, série 6, volume 9) [Image 93]

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NOTE SUR LA FABRICATION DES RAILS.

NOTE SUR LA FABRICATION DES RAILS.

Tantôt il y a deux portes, tantôt unè seule. Le tirage est produit par un courant d'air, force arrivant sous la grille avec une pression de 12 centimètres d'eau ou

généralement pas lieu ; le passage du champ se fait dans la troisième et la quatrième cannelure du trio; à ce moment l'effet soudant du laminoir est presque nul. On ne peut rien dire de général sur la disposition des cannelures des laminoirs, un système de cannelures qui donnera de bons résultats dans une usine en donnera de mauvais dans une autre ; il faut avant tout tenir compte de la nature du fer employé.

bien par de la vapeur d'eau. Cette dernière disposition permet de ne décrasser qu'une fois en douze heures, rend les crasses moins adhérentes et produit. à ce qu'il paraît, une économie de 20 à 5o kilogrammes de charbon par tonne de fer.

Les charges sont de 4 paquets : quand les paquets ne reçoivent qu'une seule chaude, on peut faire 18 charges par vingt-quatre heures ; pour deux chaudes on ne peut en faire que 15 ou 14. Dans une usine française, on a essayé dernièrement un four à réchauffer à trois portes, qui permet de réchauffer à la fois 7 paquets. Avec ce four les paquets se chauffent moins rapidement et plus longtemps, et la soudure est meilleure. Martelage. - Dans presque toutes les usines françaises, l'opération du martelage a disparu de la fabrication des rails, et le laminage se fait après une seule chaude; cette manière d'opérer est contraire à une bonne soudure. Quoi qu'en disent les maîtres de forges intéressés à fabriquer le plus économiquement possible, le martelage peut seul donner une soudure parfaite. Sous le marteau, le fer de la couverte et celui des mises se pénètrent et forment un véritable assemblage qui, à défaut de soudure, suffirait à les tenir réunis. Le laminage tend au contraire à faire glisser les mises les unes sur les autres, et il arrive quelquefois que sur la voie la couverte se détache d'une seule pièce. Laminne. - Le laminage, venons-nous de dire, tend à faire glisser les mises les unes sur les autres; il y a une manière d'atténuer ce défaut, c'est de laminer les paquets de champ; ce glissement ne se produit pas, et la soudure est meilleure. Tout paquet sortant du four devrait donc passer de champ dans la première cannelure dégrossisseuse; c'est ce qui n'a

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Dressage à chaud. - Il est très-important que le dressage à chaud soit parfaitement soigné. Si le rail est à cham-

pignons égaux, rien n'est plus facile, le rail est dressé à coups de masse sur une table en fonte placée devant les scies. Si le rail est à champignons inégaux ou à patin, il faut lui donner à chaud une courbure qui soit calculée de façon que le rail refroidi soit parfaitement droit. Sciage à chaud. - Les rails dressés sur la table de fonte sont sciés à la fois aux deux bouts par deux scies circulaires.

Nous avons vu plus haut que pour un rail de 6 mètres la rognure totale devait avoir environ om,8o de longueur, et comme c'est l'extrémité sortie la dernière d Li laminoir qui est la moins bien soudée, il faut avoir o"',5o de rognure à cette extrémité et om,5o à l'autre. Cette dernière rognure doit être seulement assez forte pour qu'il ne reste pas de criques sur le rail.

Finissage. - Cette dernière partie du travail se fait à peu près de la même manière dans toutes les usines et laisse généralement peu à désirer.

Réception. - Essais. - Les conditions des essais que doivent subir les rails et les défauts qui motivent -les rebuts

lors des réceptions sont indiqués tout au long dans les cahiers des charges ; je n'insisterai ici que sur l'influence du mode de réception. La soudure est la première qualité d'un rail; elle est constatée par les essais à la flexion et au choc sur un centième