Annales des Mines (1866, série 6, volume 9) [Image 81]

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PRÉPARATION MÉCANIQUÉ

On peut avancer que la valeur du métal perdu à la préparation d'une tonne de minerai métallique marchand dépasse presque partout le montant des frais que l'on consacre à ce travail. Les frais sont susceptibles d'une évaluation à peu près

exacte, mais les pertes en minerai Mile sur l'atelier ne toujours peuvent être qu'appréciées, et cette appréciation est

très-délicate. Il est rare que l'on puisse, comme dans le cas des minerais d'étain, avoir une idée même approchée de la teneur réelle du minerai sortant, et hors de là l'esti-

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mation des pertes ne saurait être qu'une hypothèse. Chercher à établir les éléments d'une pareille hypothèse nie parait cependant la meilleure marche à suivre pour étudier la valeur d'un atelier. Soit en Angleterre, soit en Allemagne, l'art de la préparation est basé sur un mélange de traditions précieuses et de préjugés nationaux : ceux-ci se traduisent par un engouement en faveur des appareils indigènes et une répulsion pour les appareils étrangers. Ces préférences, plus instinctives que raisonnées, sont souvent partagées, même à leur insu, par les ingénieurs des autres pays ; elles deviennent de véritables causes d'erreur et conduisent à trancher prématurément des questions qui ne pourraient être élucidées que par une vaste étude de la préparation mécanique comparée. Je m'attacherai seulement ici à reconnaître l'origine des pertes, puis à caractériser leur importance par quelques nombres que je ne saurais garantir exacts, mais qui seront au moins l'expression d'une vérité relative. Lorsque le minerai sortant n'est pas directement bon à fondre, c'est-à-dire lorsqu'on recourt à une préparation, il y a perle inévitable. Pour un minerai donné, la perte sur l'atelier dépend : ° Des conditions économiques du travail, savoir Abondance de l'eau de lavage, Configuration du sol de l'atelier,

DES MINERAIS DE PLOMB.

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Prix et habileté de la main-d'uvre, Valeur de la force motrice, Qualité des appareils employés. 20 De la méthode adoptée.

Il est superflu d'insister sur l'influence des conditions économiques ; elles sont évidemment satisfaisantes aux ateliers de Lisburne ; elles y laissent toute marge pour le choix de la méthode dont l'importance est ainsi décisive. Tout Origines des pertes. A. Écrasement par broyage. broyage ou brocardage écrase une certaine quantité de minerai : les minéraux métalliques, généralement moins durs

que les gangues, sont proportionnellement plus écrasés qu'elles. Toute partie écrasée devient flottante ; elle est entraînée par l'eau soit au dehors de l'atelier soit dans les derniers résidus : aucun appareil ne peut la retenir, on doit la regarder comme détruite au point de vue do l'utilisation.

En divers points de l'atelier, on Stérile pratique. rejette des matières pauvres retenant plus ou moins de minerai utile. On juge pratiquement stérile toute matière qui ne payerait pas les frais ultérieurs de la préparation (*). Sur un atelier déLes frais croissent avec la ténuité. terminé, les frais des lavages à exécuter sur une tonne de

produits secondaires, d'une composition et d'une teneur données, sont d'autant plus élevés que ces produits sont plus ténus ; c'est- à-dire que la teneur du stérile pratique fait en divers points s'accroît avec la finesse des matières élaborées en ces points.

Lorsqu'on arrive aux boues fines, le stérile est toujours. d'une teneur notable à cause de sa grande ténuité et parce qu'il contient du minerai écrasé. Ces considérations nous conduisent à énoncer le principe (*) Parmi ces frais, il faut comprendre cen x de vente et livraison et le chiffre de la redevance.