Journal des Mines (1804-05, volume 18) [Image 140]

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ESSAIS

de chauffer. Lorsqu'il fut presque d'un bleu d'indigo , avec une nuance de gris, et qu'il commençait à brûler çà et là , on le retira du feu, on le mit dans Cieux onces d'eau, et on le fit bouillir jusqu'à ce que la moitié fût évaporée; la dissolution était bleue ; le résidu fut encore traité trois fois de la même -manière ; le dernier résidu avait perdu entièrement la couleur bleue, et avait pris celle de cuivre : l'ayant encore fait bouillir deux fois, la dissolution fut toujours bleue : preuve évidente que la simple ébullition dans l'eau, changeait l'oxyde brun en oxyde bleu , et que par conséquent ce dernier était plus oxydé.

Je voulus essayer actuellement de changer l'oxyde brun qui restait en oxyde bleu, par rebullition. continue clans l'eau : à cet effet, je le mis avec seize onces d'eau distillée dans un )rand vase, et je fis bouillir jusqu'à ce que la liqueur fut réduite à deux onces. La dissolution fut bleue, il est vrai , mais 'pas autant que je l'attendais d'une si longue ébullition ; j'examinai alors si le résidu brun ne se changerait pas plus aisément en oxyde bleu , si on se contentait. de l'humecter et de le faire ensuite sécher, et cela à plusieurs reprises : c'est ce que je fis dix fois ; et à chaque fois je versai une once d'eau sur le résidu, et le faisais bouillir pendant cinq minutes : la dissolution était toujours bleue ; je finis, de cette manière à n'avoir plus que onze grains d'oxyde brun. Cette manière de préparer l'oxyde bleu est. très - pénible , j'en sentis le défaut , et je cherchai de plusieurs manières à en trouver une meilleure. J'a-vais éprouvé, que lorsqu'on dé-

suit Ln MOLYBD 271 compose une dissolution de molybdène dans l'acide sulfurique par un sulfure alcalin , et qu'ensuite on réajoute un peu d'acide sulfurique, le précipité qui s'était d'abord fait est décomposé , et il en résulte une dissolution bleue. Mais je ne trouvais aucun moyen de re-

cueillir l'oxyde bleu, dans son état de pureté ; car, après avoir évaporé la dissolution de cet Oxyde; je ne pouvais séparer du résidu à cause de sa solubilité dans l'eau , ni l'acide sulfurique, ni le sulfate alcalin qui l'était formé à l'aide de l'alcali du sulfure : une partie du soufre restait encore dans ce résidu. Les alcalis séparaient , il est -vrai , une petite quantité d'oxyde lorsque, la dissolution était concentrée, mais sa solubilité ne permettait pas de laver ce qui était sur le filtre : je remarquai en outre qu'un excès d'alcali faisait perdre la couleur bleue, et parséquent , qu'il était très-vraisemblable qu'il occasionnait une plus grande oxydation. J'essayai de tirer parti, pour opérer la sépara 'don cherchée de l'expérience de Scheele et autres chimistes, savoir que l'acide molybdique, en se disolvant dans les autres acides, donne une

liqueur bleue. L'acid.e muriatique me parut le plus propre à cause de sa volatilité. Je fis dissoudre deux drachmes de Poxide brun obtenu en calcinant le molybdate d'ammoniaque dans de l'acide muriatique médiocrement concentré la dissolution passa, pendant l'ébullition, du jaune -brunâtre au verd -jaunâtre , et ensuite' bleu foncé; j'évaporai jusqu'à siccité, etj 'obtins une masse d'un bleu obscur, mais que je ne pus entièrement séparer de l'acide qui lui'était adhérent. Lorsque' je voulus laver elle fut en partie