Journal des Mines (1804-05, volume 18) [Image 129]

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ESSAIS

le soufre , on l'a diminuée ensuite, et on a grillé la matière en la remuant de terns en tems avec une spatule de fer. Il s'est dégagé -un.e. grande quantité d'acide sulfureux, et la masse

à griller s'est entièrement recouverte d'une

croûte d'acide molybdique le plus pur, qui était

d'un jaune de citron sur le feu, et du plus

beau blanc d'argent lorsqu'il fut refroidi. En.

prenant quelques précautions et quelque peine, on aurait pu changer ainsi toute la matière en.

acide molybdique ; mais comme cela aurait

exigé beaucoup de teins et de soin, on termina le travail lorsqu'on vit que la plus grande partie du soufre était volatilisée , qu'il s'était formé

une grande quantité d'acide molybdique , et

,qu'en le laissant exposé à un degré de feu plus la masse commençait à s'agglutiner> et faible' même à devenir fluide près des parois du creu-

set. On obtint par cette opération 8,5 onces

d'une masse grise , brillante, entièrement cristalline , qui .étant pulvérisée, était d'un gris

blanchâtre. Il en était resté une demi - once adhérente aux parois « du creuset, et qu'il eût

été difficile d'en détacher. On sépare l'acide molybdique pur de la masse grillée, en l'échauffant avec de l'eau, en ajoutant du carbonate de soude jusqu'à ce qu'il ne se fasse plus d'effervescence; et en le faisant ensuite bouillir avec un petit excès de soude ;on opère encore la séparation en faisant digérer la masse avec de l'ammoniaque pur et fluide ; les parties hétérogènes , telles que le quartz et

l'oxyde de fer, restent indissoutes. On verse de l'acide nitrique dans la liqueur neutralisée

et l'acide molybdique se précipite. On peut aussi

SUR LE MOLYBDÈNE. 249 décomposer le molybdate d'ammoniaque par le feu, et l'on obtient alors , suivant les circonstances, tantôt de l'acide molybdique, tantôt du molybdène à l'état métallique, ou du moins approchant de l'état métallique. J'employai le dernier moyen (l'ammoniaque comme étant le plus avantageux. Des essais an-; térieurs m'avaient appris que trois parties d'ammoniaque fluide pur,, pesant 0,97 , dissout une partie d'acide molybdique réduit en poudre trèsfine, et le sépare de toutes les impuretés avec lesquelles il peut se trouver. Je pulvérisai en conséquence le produit du grillage précédent ; je le mis avec de l'ammoniaque dans un verre bien bouché, et le laissai én digestion pendant douze heures, en l'agitant de tems en tems : l'acide disparut, et il resta deux onces de parties hétérog-ènes , qui contenaient encore quelque peu de molybdène non décomposé : on fit bouillir ce résidu avec deux onces d'acide nitrique ordinaire, le molybdène se changea aisément en acide qu'on obtint entièrement pur par l'ammoniaque. ' La liqueur ammoniacale, dans laquelle on avait dissous la

niasse grillée, se troubla un. peu au bout de cinq heures, et prit une couleur d'un jaune d'ocre : cinq jours après , la matière qui produisait le trouble , se déposa et se

comporta comme de l'oxyde de fer. Une partie de la dissolution limpide fit évaporée jusqu'à siccité, et une partie du résidu fut rougi, afin d'en retirer l'acide molybdique pur, comme je l'avais autrefois fait sur une plus petite quantité: mais mon attente fut trompée. Au cominencem.ent le mol-ybdate d'ammoniaque devint