Journal des Mines (1804-05, volume 17) [Image 204]

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384 AdTHODE POUR -SCHER ET CHAUFFER

neaux. Nous allons détailler ce qui doit être. observé à cet égard. J. Avant de commencer le feu, il faut en-. trer dans l'intérieur du fourneau , voir si l'ouvrage et les parois sont bien en ordre. Si les parois étaient nouvellement bâties , et que le mortier des jointures ou de petites pierres se. fussent portés au dehors , il faudrait les enlever pour prévenir les accidens qu'ils pourraient occasionner. Si les parois avaient déjà servi, mais qu'elles fussent recouvertes d'une croûte de laitier ou de crasses, il faudrait les nettoyer ; autrement ces crasses occasionneraient , dans le commencement du fondage un laitier très - impur ; elles altéreraient la, qualité de la fonte, et pourraient même forcer à mettre hors dès les commencemens. Ill. On bouche le trou de la tuyère. A cet effet , on y ensuite enfonce un gros tampon fait avec de la glaise très-pure , mêlée de beaucoup, de sable à gros gruins; on l'introduit par dehors et on le foule fortement : en mêmetems , le garde-fourneau , qui est dans l'in.

térieur, le bat de son côté, et fait ensorte

qu'il affleure les bords du trou Tde la tuyère. Si le tampon contenait trop de glaise , il se contracterait trop en se desséchant , il se crevasserait même; l'airs 'introduirait par ces crevasses.reil se formerait un courant pendant qu'on chauffe le fourneau; c'est sur-tout ce qu'if faut. techer d'éviter : en outre, le tampon peut alors

se durcir au point qu'on ne saurait l'enlever sans .endommager les parois da trou, faut introduire les buses' des soufflets. D'un autre

etc. 385 côté , si le sable est en excès, le tampon ne se _contracte pas , il est vrai ; mais il a peu de con,sistance , il s'égrène , et bientôt il s'introduit UN HAUT FOURNEALT

un courant d'air. Lorsque l'argile qu'on emploie est grasse , on peut la mêler avec trois fois autant de' sable : si elle est maigre, on en

met moins : mais dans tous les cas, il est abso-

lument nécessaire que la pâte soit bien travaillée.

Dans quelques endroits , on ne bouche le trou de la tuyère que lorsque le charbon est

déjà bien allumé dans sa partie inférieure. On. a pour objet de faciliter, en commençant, l'inflammation du charbon , en ménageant ainsi un double courant d'air, celui par l'ouverture de la tim.pe , et celui par la tuyère. Mais l'expérience m'a appris, dit M. Garney, , que 'cette méthode était très-préjudiciable : elle produit beaucoup trop de chaleur au premier moment,

et comme alors les pierres de l'ouvrage sont froides et pénétrées' d'humidité elles courent risque de s'exfolier et môme de se crevasser

les pierres de grès et les pierres cale.:aires sont sur-tout sujettes à cet accident. La tuyère est,

en outre, plus difficile à boucher ; et l'on ne peut faire que le tampon affleure exactement

l'orifice du trou , ce qui est cependant nécessaire ; car s'il n'atteint pas les bords , il .

reste un creux à l'orifice , les charbons s'y logent , et y produisent une chaleur capable d'opérer un commencement de fusion et de coller le tampon .aux parois du trou : de même ,

si le tampon dépasse l'orifice et s'avance dans l'ouvrage , il est trop, en prise' à l'action du.