Journal des Mines (1804-05, volume 17) [Image 191]

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POTAMOCRAPDIE chaux sulfatée, d'albâtre gypseux et de tuf. Les 358

schistes sur lesquels ces amas ont été déposés, sont entièrement décomposés et entraînés par les eaux pluviales ou les fontes de neige ; ils forment avec les débris des masses calcaires ou gypseuses un limon très - fertile. Le Bosco don

se dirige du Sud-Est au Nord-Ouest. Ce torrent est un des plus impétueux du Département

et le plus dangereux dans ses crues. Les dé-

laissées de ses eaux sont extrêmement fertiles et d'un très-grand produit ; mais son bassin est étroit, resserré entre des montagnes froides, et autrefois couvertes de belles forêts, dont on ne voit plus que de faibles vestiges. Les amas de chaux sulfatée de Boscodon sont avantageusement connus dans le pays. Les Romains en ont exploité et travaillé _un bel albâtre blanc gypseux. Les bas-reliefs et la statue du magnifique mausolée du Connétable de Lesdiguières qu'on

voit dans la Cathédrale de Gap, sont de ce

même albâtre qui jouit d'une assez grande dureté. Parmi les monumens romains que j'ai vus dans ce pays , il y en a plusieurs de chaux sulfatée anhydre provenant de Boscodon. r: '

II. Bassin du Gzzil ou Queyraz.

Le Guil est .une- rivière qui a plus de 60000

mètres de longueur. Sa direction est très-valiée. Elle change et se contourne au pied de

plusieurs grandes chaînes qui renferment diffé-

rentes vallées. Le Guil prend ses sources au pied du. mont Viso , près du célèbre passage.

souterrain -qui se voit entre le mont Crisso au. Nord, et le Viso au Sud. Ce passage, dont on

D.1PARTEATENT DES HAUTES-ALPES, etc. 359

ignore la date, et qu'on parait attribuer à tort à Louis XI, est très-remarquable : je conviens qu'il porte un millésime qui s'accorde avec le règne de ce Monarque, mais je suis porté à le croire beaucoup plus ancien. Il est indiqué sur

la carte de l'Académie, no. io6 , sous le nom de Traversette ; trou qui,fait par main d'hommes, traverse ta montagne. Je n'entre point ici dans de plus grands détails à son égard , réservant sa description pour les antiquités et la partie historique du Département. C'est au pied de ces mêmes montagnes que le Pô et la Stura prennent leurs sources. La, sommité de ce bassin est d'origine primordiale, et composée de roches granitiques , feld-spathiques , d'amphibole , dia.11age , de traps , et de roches intermédiaires, qui sont recouvertes par des brèches ou agrégats à fragmens primitifs, par des traps secondaires , des schistes et de la chaux sulfatée. En descendant la vallée du Guil , proprement dit,

vers Château - Queyras, on trouve de grands amas de chaux sulfatée et d'albâtre gypseux qui contient plus ou moins de soufre natif. Audessous, vers le village de Veyer,, et de là .à Mcart- Dauphin , on retrouve les montagnes calcaires qui sont voilées à leurs bases par menses dépôts de galets primitifs agglutinés ,-. formant des montagnes entières de poudding , telles que celles de Mont-Dauphin , au-dessus

du confluent du Guil et de la Durance. Le

bassin du Guil forme une gorge profonde et_ resserrée, dont le terrain, dans quelques par.tics, est un sable fin micacé , un peu argilocalcaire. Dans-quelques autres ce sont des argiles assez grasses et fertiles ; mais le plus. .A a 2

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