Journal des Mines (1804-05, volume 17) [Image 128]

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/ETTRE DE J. H. HASSENFEATZ

ce genre d'observations, c'est à nos jeunes g-é/lieurs à -concéVoir l'espoir de pouvoir joindre leur nom à celui d'un homme qui a mérité l'estime de ceux qui Pont. connu, et l'admiration de tous les naturalistes ! Je me contenterai .d'indiquer un lieu , d'un accès facile , trèspropre aux observations, et de rapporter quelques faits de peu d'importance afin de laisser à ceux qui parcoureront les Vallées que j'ai visitées, et qui graviront les rochers sur lesquels je me suis élevé, le plaisir d'en donner des descriptions plus fraîches et plus complètes. Les voyageurs que l'instruction ou la curiosité amène dans les Alpes, se contentent ordinairement de longer la vallée de Cliamouni , d'aller voir le glacier des Bossons et la mer de glace , de visiter les moines hospitaliers du grand Saint-Bernard, de descendre à la cité d'Aoste, puis de retourner,,. soit à Genève, par Cormayeux , l'allée Blanche, le Bonhomme , soit à Chambéry, par le , le petit Saint-Bernard et la Tarantaise. Les plus curieux et les plus intrépides gravissent le Biset et le Cramont pour vérifier la belle description que Saussure a faite de l'arrangement et de l'ordre des masses qui s'adosent contre le Mont-Blanc ; mais ces deux sommités , la première à l'extrémité , est des hauteurs de la vallée de Chamouni, la seconde,

à quelque distance dans le , _sont très-difficiles à gravir, et leur montée ne. peut être entreprise que par des voyageurs forts et courageux. Une masse aussi instructive que celle du

Mont-Blanc devrait être vue sur toutes les faces

GILLET-LÀITMONT ; etc:.

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kt sous tous. les .aspects ; mais il faut au inoin.s

trois positions qui fassent entre elles des an.gles d'environ 120a. pour bien observer l'ensemble des montagnes qui entourent une sommité aussi considérable. Saussure n'indiquant que deux positions, le Buet et le Cramont, qui forment à la vérité un angle de i5on. j'ai cherché s'il n'en existait pas -une troisième qui pût compléter trois stations principales. Plusieurs montagnes très-élevées au-dessus du petit StBernard , et qui sont d'un accès facile, me paraissaient propres à ce genre d'observations ; mais Saussure avait traversé plusieurs fois le petit Saint-Bernard, .et ce Savant dit à la fin

du S. 2232, de son voyage dans les Alpes :

,(c Si ce passage des Alpes est des plus faciles, c'est aussi en lithologie le plus monotone que je connaisse Cette phrase me décourageait; cependant, ne. pouvant résister au désir d'observer les sommités qui dominaient ce col, je me hasardai à les gravir. Deuxd'entre elles, très-élevées, semblaient se disputer le même avantage : l'une au Nordouest de l'hospice , nommée la montagne de

Belle-Face, sur laquelle les ingénieurs-géo-

graphes, chargés, sous la direction du Général Samson, de prolonger dans le Mont-Blanc les opérations trigonométriques de l'immortel Cassini , viennent d'élever un obélisque ; l'autre .au Sud-est, nommée le mont Valaisan, près de laquelle est un fort construit pour défendre ce passage difficile. Il me fallut plus de deux heures pour gravir péniblement sur une herbe sèche , la sommité de la montagne de Belle-Face. Là je découvris