Journal des Mines (1804-05, volume 17) [Image 124]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

C23

EMPLOI IDE /A IIMIILLE

phis dense que le charbon de bois, ne brûlât avec plus d'activité, et ne produisît , au point qu'elle occupe, une chaleur plus intense , peutêtre même n'augmentât momentanémen t la ch a-

leur de toute la masse, ce qui n'empêcherait

pas d'ailleurs que dans l'intervalle d'une charge

à l'autre la quantité totale de chaleur ne fût n'oindre qu'à Les deux fourneaux, sur-tout celui de Château-Villain , ayant enfin éprouvé cette sorte d'embarras , que les fondeurs nomment bar-

bouillage, on discontinua les essais ; ils retournèrent en peu de tems à leur état habituel ; la chaleur devint moindre au gueulard, les étincelles diminuèrent, et les leviers reprirent toute leur fluidité. La houille brute de Rive-de-Giez , l'une des meilleures de France , ne remplace donc pas tout-à-fait an haut fourneau un poids pareil au. sien de charbon de bois. Peut-être paraîtra-t-il étrange que ce même combustible , qui avait remplaéé au feu de Renardière , plus d'une fois et demie son poids de charbon de bois, ne puisse pas au haut four-

neau en remplacer un poids égal ; mais l'on doit observer, 10. qu'au feu de Renardière en

ajoutait à la houille de la poussière de charbon de bois, ce qui produisait la moitié de l'avantage; 2°. que .dans le haut fourneau l'agglutination de la houille ne -peut servir à concentrer la chaleur comme dans un feu ouvert de tous les côtés , tels que les Renardières. La houille n'agit donc ici qu'en raison de la quantité de parties combustibles qu'elle contient sous un poids déterminé , et sous ce rapport

DANS LA FABRICATION D

FER.

229

rapport elle est, comme on sait, un peu in-

férieure au charbon de bois, elle l'est aussi au

koak, parce que plusieurs desSubstances qu'elle renferme sont susceptibles de prendre l'état ga-

zeux, ce qui est une double cause de diminu. tion de chaleur.

Le dégagement du soufre ayant été beaucoup moins sensible qu'au feu de Renardière , il con-

venait de s'assurer s'il ne s'était pas uni à la

fonte. On a converti en fer aux forges de Château-Villain , cinq des gueuses fabriquées à la houille , deux ont donné des bai;res qui se sont cassées plusieurs fois sous le marteau, dès

qu'elles eurent pris la couleur rouge cerise,

d'autres enfer à-peu-près semblable à celui que

l'on fabriquait ordinairement , mais la cinquième donna un fer très - nerveux, et pareille à-peu-prés au fer travaillé à la houille, à l'affinerie. L'influence du soufre sur la qualité dû. fer est très-sensible dans cette opération, même en

n'employant que de très-petites quantités de houille , parce que la portion de soufre qui tend à se dégager , est obligée de passer au. travers du minerai , et .qu'a mesure que la mine fond et tombe dans le creuset, elle traverse la houille, ce qui multiplie beaucoup plus ses contacts du fer avec le soufre , que dans le feu d'affinerie, où la houille ne sert que d'enveloppe au charbon de bois

Volume j7.