Journal des Mines (1804-05, volume 17) [Image 114]

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SUR LA PROPAGATIGIN; Pour cela il faut partir de cette loi, que lors-:

que deux corps de températures différentes sont mis en contact ; la quantité de chaleur que le plus chaud communique au plus froid, dans un tems très - court, est toutes choses égales d'ailleurs proportionnelle à leur diff&-

rence de température. Je fais abstraction ici

de toute action ou combinaison chimique. Cette loi a été supposée par Newton dans ses essais de la chaleur. Richeman l'a confirmée depuis par ses propres expériences et par celles de Krafft ; enfin M. le Comte de Rumford , luimême, a ajouté par de nouveaux faits un nouveau poids à ces autorisés. Je sais bien que le Docteur Martine a prétendu que cette loi aurait besoin de quelque Correction, et il a voulu -y ajouter une progression arithmétique. Mais il a appuyé cette opinion sur des expériences de Musschenbroek , qui ne paraissaient rien moins qu'exactes, puis-

qu'elles donnent plus de 320 degrés de Réaumur pour la température du plomb fondant, qui n'est au plus que de 210, comme je le prouverai tout-à-l'heure par mes expériences. Sans doute l'erreur de Musschenbroek vient de ce qu'il s'est servi d'un pyromètre compliqué de plusieurs pièces , dont le jeu et les dilatations mal connues ont suffi pour causer ces. irrégularités ; et c'est ici le cas de remarquer que pour mesurer une cause dont les modifications et la manière d'agir sont aussi peu connues que celles de la chaleur, on ne doit employer, que des moyens très-simples , et dont l'exactitude, fondée sur des lois géométriques, tienne à la nature mêMe, et non à la perfection de l'ins-

trument.

209 13E'LA CHALEUR', ect.' Enfin, si la loi de Newton sur l'intensité avec laquelle la chaleur se communique, exige quelques corrections, c'est en comparant ses résul-

tats aux observations qu'on pourra les apprécier, mais enl'appliquant à mes expériences j'ai vu qu'elle y satisfait avec une rigueur pour ainsi dire mathématique. Pour établir le calcul d'après cette loi, il faut considérer que chaque point de la barre reçoit de la chaleur de celui qui le précède et- en communique à celui qui le suit. La différence est ce qui lui reste à raison de sa distance au foyer, et il s'en perd une partie dans l'air, soit par le contact immédiat de ce fluide, soit par le rayonnement. Ainsi , dans l'état d'équilibre , lorsque température de la barre est devenue station-' naire , l'accroissement de chaleur que chaque point de la barre reçoit en vertu de sa position, est égal à ce qu'elle perd par le contact de l'air, et par le rayonnement, perte qui est proportionnelle à sa température. Et dans l'état de mouvement oi la température de la barre changea chaque instant, la quantité de chàleur reçue par chaque point à raison de sa position, moins la quantité qu'il perd par le rayonnement et le contact de l'air, est égale à la quantité dont s'accroît sa temperature clans le même intervalle. La première condition étant réduite en calcul, donne lieu à une équation différentielle du second ordre entre deux variables qui sont l'accroissement de température de chaque point, et sa distance à la source constante de chaleur. Cette équation est linéaire, à coélliciens cons-