Journal des Mines (1803-04, volume 16) [Image 159]

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EXPL',RIENCES FAITES EN GRAND

3oc)

Troisième Essai, le feu du fourneau étant -

secondé par l'action d'un soz(fIlet.

On fit usage du même fourneau, et l'on remplaça la cornue ,dont on s'était servi dan s l'essai

précédent , par un double soufflet garni en

peu, ayant 5 pieds (i) de long, 3 de large,

et lorsqu'il était ouvert, son extrémité postérieure avait 4 pieds 'de hauteur ; il était placé de manière à ce que leeourant d'air fût parallèle à la flamme et au milieu du fourneau ; soufflet allait de 8 à. io fois par minute. On. voulut voir jusqu'à quel point l'air ainsi renforcé opérerait l'affinage ; le fourneau fut d'ailleurs disposé et chargé comme dans les autres essais.

Après une demi-heure de tems , on s'apper_çu t que la chaleur était beaucoup plus forte que dans le premier et le second essai ; les phénomènes d'affinage, dont nous avons parlé, se manifestèrent de suite. Mais au lieu de ces scories écumeuses qu'on avait obtenues dans le premier essai, il s'en forma une couche de très-fluides : cette couche se répandit sur tout le bain et empêcha l'affinage. Ces scories ( figées )

étaient d'un brun noirâtre, et d'une cassure

SUR DE /A FOTTE , etc.

3oi.,

enlevait une ,. s'en formait une autre. Au bout de quatre heures de tems , le fer étant

toujours très-fluide, on se mit à le remuer, afin d'en mettre successivement les diverses parties en contact avec l'air ; ii en résulta une chaleur extraordinaire, dans le fourneau, une combustion et une scintillation semblable à celle qui a lieu lorsqu'on brûle un fil d'acier dans le gaz oxygène. Cette oxydation produisait toujours de nouvelles scories ; sitôt qu'on cessait de

remuer, tout redevenait tranquille, et la couche de scories empêchait l'oxydation. Enfin,

après trois heures ( sept en tout ) de tems , pendant lesquelles on avait souvent remué la masse fondue, il sembla qu'elle s'épaississait ; voyant en outre qu'elle diminuait,con.sidérablement en quantité, on arrêta le feu et on laissa refroidir la matière dans le fourneau. On la pesa ensuite, et l'on trouva qu'elle avait considérablement per-

du de son poids. Sa cassure extraordinaire fit déjà présumer une forte oxydation ; au lieu

d'être grise et grenue, elle était d'un blanc

.d'argent et compacte. Elle était parsemée d'une grande quantité de cavités sphériques, plus ou moins grosses, ce qui annonçait évidemment l'existence d'une matière gazeuse ,---dont le dégagement avait eulieu pendant la fusion.

Cette masse était trop petite pour être affi-

vitreuse ; on chercha plus d'une fois à les enlever, mais la couche était si mince, qu'il ne fut pas possible d'en venir à bout ; sitôt qu'on

née. Ayant examiné la quantité d'oxygène

(i) Le pied de Saxe est la moité de l'aune de ce pays.; il égale loP'. 5,57'. ou o,2832, mètres.

donnèrent 87 pouces cubes de gaz oxygène ; par conséquent 9 de moins que celle qui avait été traitée à l'aide de l'eau en vapeurs. Ainsi,

qu'elle contenait, de la même manière que pour les autres fontes , je trouvai que quatre onces

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