Journal des Mines (1803-04, volume 16) [Image 97]

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INFLUENCE DU MANGAN1SE

grise est celle qui donne le fer le moins sujet

.à ces défauts , et c'est celle qu'il faut alors tâ-

cher d'obtenir. La fonte truitée (halbirte) tient le milieu entre les deux autres pour la couleur, l'éclat et la cassure du grain ; elle ne présente que peu et rarement du carbure de fer : cette

dernière substance ne se trouve jamais dans la fonte aigre.

La manière dont ces trois variétés de la fonte grise se comportent à la forg,e , est un peu différente relativement au teins de l'affinage; ce. pendant cette différence n'est pas considérable,

Affinage rle la fonte

grise.

et, en mêlant la fonte douce (gaar) avec la

.

cassante (grell), (cc qui -est la méthode la plus avantageuse et la plus ordinaire) on peut trèsbien, dans Mi feu d'affinage allemand, où l'on fait les massés de 2 quintaux, affiner de 5o

à 56 quintaux de fer en barres par semaine, depuis le lundi matin jusqu'au samedi à midi. On ne peut, en aucune façon, faire avec la

fonte grise de l'acier assez bon pour être utilisé de quelque manière que ce soit : nous nous en. sommes pleinement convaincus par divers essais

que nous avons dernièrement faits au Hartz. La raison en est que, lorsqu'on travaille cette

fonte, pour la convertir en acier, elle passe trop facilement à l'état de fer affiné. L'acier est une substance moyenne entre la fonte et le fer malléable ; car l'acier tenu long-

teins au feu d'affinage, s'y convertit en fer : pour s'en convaincre , on n'a qu'à refondre un masset d'acier prêt à être forgé, au lieu de le porter sous le marteau , et l'on obtiendra

alors un nouveau masset qui ne sera plus de l'acier, mais du fer entièrement malléable. Tous

DANS LA. PRODUCTION DU FER ,

etc.

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le procédé de la fabrication de l'acier consiste à tenir la fonte assez long-tems (mais pas plus) dans le feu, pour qu'elle prenne le premier degré de malléabilité, c'est-à-dire, pour qu'elle devienne acier ; et jusqu'à ce que la masse presque fluide, ait assez de consistance pour

être portée sous le marteau, et se laisser un peu marteler : en un mot, le masset doit être encore en quelque sorte de la fente, mais il doit l'être partout également. Il est possible de concevoir que l'on puisse amener à cet état la fonte grise dont nous avons

parié, mais dans la pratique on ne 'peut l'exécuter. La fonte, après avoir été fondue en masset, est trop peu fluide : la partie qui est immédiatement frappée par le vent, forme de suite de l'acier solide, pendant que le reste est encore fonte ; et lorsqu'on veut mettre ce reste dans le même état, les mêmes causes qui ont produit les premiers morc eaux d'acier conti-

nuent, du moins en partie , leur action sur

ceux-ci, qui deviennent alors fer malléable ; et si le travail ne dure pas assez long-tems pour que tout soit dans cet état, on obtient un masset en partie de fer et en partie d'acier (1).

Telles sont les principales différences qui distinguent la fonte grise de la blanche. Je passe a la fonte que l'on obtient par le traitement des minerais manganésifères.

(i) Je ne sache pas qu'il existe encore une seule fabrique d'acier, dans des endroits où l'on ne fait pas usage de minerais manganésifères.