Journal des Mines (1802-03, volume 14) [Image 217]

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SUR LA NATURE oxygène est à celle de l'eau comme i est à 4o; et la densité du gaz hydrogène comme i à 9792. La densité moyenne des quantités de gaz oxygène et de gaz hydrogène, qui constituent l'eau, est à celle de Peau comme 1 est à 2098 , ou en

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d'autres termes , l'eau est 2o98 fois plus pe-

sante que la densi?!.$ moyenne de ses élémens à l'état de gaz; mais l'eau liquide n'est que 1200

fois plus pesante que l'eau réduite en vapeurs. Donc il y aune variation en , de 898, ou àpeu-près moitié entre la densité de l'eau et ses principes élémentaires , quand l'une et l'autre sont à l'état de gaz. Ce fait toutefois ne regarde que les corps qui restent clrs le même état de solidité , de liquidité ou dé fluidité. L'anomalie devient bien plus grande , lorsqu'on considère les corps qui passent de l'un de ces états à

l'autre. Nous devons compter pour quelque

chose un pareil changement, lorsqu'il s'agit de l'alliage du mercure avec le platine; car le premier métal, de liquide qu'il est , devient solide

aussitôt qu'il entré dans la nouvelle combinaison.

.

Un préjugé plus fort, s'élevera peut-être

contre la fixation d'une substance aussi volatile que le mercure. Il est certain, que les travaux des alchimistesont jeté du ridicule sur un pareil sujet , regardé coMme faisant partie de la recherche de la pierre philosophale. Les savans ont renoncé depuis Ion g-teins à une pareille idée ; et il n'est pas probable (pie dés expériences entreprises, d'après les vrais principes de la philosophie, aient eu pour objet la .fixa-

tion du mercure dans le cas dont il s'agit. Cependant la même cause qui nous porte à regarder

D'UNE SUBSTANCE idTALLIQUE.

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ce projet comme chimérique , pourrait nous disposer à l'admettre lorsqu'il serait accompli.

Tous les chimistes connaissent fort bien que de semblables fixations de substances volatiles ne

sont pas rares. Si un métal qui contient du

soufre, ou de l'arsenic, ou de l'antimoine, est bien grillé, une grande partie de ces corps volatiles est enlevée' ; mais si une chaleur capable de les fondre est subitement appliquée, la masse

se réunit de manière qu'aucune particule ne s'échappe. M. Hatchette a opéré une- combinaison artificielle d'or .et d'arsenic , de laquelle

il n'a pu retirer ce dernier métal, quelque degré de chaleur qu'il ait employé. Cependant l'arsenic , quoique moins fusible , n'est pas beaucoup moins volatil que le mercure. J'ajouterai ici un cas qui convient encore mieux au sujet qui nous occupe; c'est la combinaison de l'arsenic et du platine qui n'est pas rompue par

la chaleur fondante. L'eau nous fournit un

nouvel exemple de ce fait. L'état de liquidité ou de fluidité que prennent deux substances gazeuses pour produire de l'eau, au moyen de la déperdition du calorique , ne choque point notre esprit, parce que nous -y sommes accoutumés. Nous ne pouvons pas dire Combien de calorique le mercure doit perdre pour s'unir au platine, ou jusqu'à ,quel point la présence de ce dernier métal peut contribuer à chasser le calorique du premier. Nous savons fort bien qu'à une certaine température , il nous est impossible de séparer les dernières portions d'oxy-gène des oxydes de fer et de manganèse, si l'on

un corps combustible propre à n'a recours opérer la réduction. Dans la méthode ordinaire