Journal des Mines (1802-03, volume 14) [Image 215]

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SUR LA NATURE

dissolution de palladium, et je les laissai ensemble pendant quelque tems. Le précipité qui eut lieu était du palladium, en tout semblable à celui qui avait servi pour l'opération.

Exp. 5. j'ai exposé différens morceaux de palladium à une très-forte chaleur pendant deux heures. Il y eut dans quelques-uns dimi-

nution de poids absolu, et augmentation de

gravité spécifique ; dans d'autres aucun de ces ,effets n'eut lieu. Les essais que j'ai tentés ont été la plupart de cette dernière espèce.

Exp. 6. La coupellation n'a pas été d'une

grande ressource pour analyser le palladium ; la chaleur qu'il faut employer à cette opération est si grande, que j e ne crois pas pouveir compter

sur les résultats d'une expérience de cette nature; il est extrêmement difficile de ,détacher avec exactitude le bouton métallique de dessus la coupelle. Exp. 7. J'ai brûlé du palladium par le moyen du gaz oxygène. La combustion a dégagé une fumée blanche, qui se déposa sur les parois du. récipient où était contenu le gaz. Cette fumée.

était du ,palladium et non du mercure, que l'opération aurait séparé de l'alliage.. Ea,p. 8. -Un morceau de palladium que M. Davy a eu la bonté d'exposer en ma présence, à l'action d'une forte batterie galvanique, appartenant à ,la Société royale, a brûlé avec une lumière très-vive , et en répandant une fumée blanche qui n'était point -11011. plus

du mercure séparé par l'opération. Il n'est aucunes propriétés de ce composé qui me .paraissent aussi surprenantes que celle qui se manifeste dans ces expériences. C'est une

D'UNE SUBSTANCE MITAELIQUE.

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preuve frappante du peu de fondement qu'a l'opinion de plusieurs savans , qui supposent

que la rapidité avec laquelle une combinaison s'opère, est la juste mesure de la force d'affinité. Nous ne connaissons entre les corps atténue affinité qui soit plus puissante que parait l'être celle du platine net du mercure. Les obstacles qu'on est obligé de vaincre pour fixer ce dernier métal en sont la preuve; et l'on éprouve une peine extrême pour opérer' cette combinaison dans toute sa plénitude et dans toute son. 'étendue. La différence qui existe entre le coinposé et, ses élémens , lorsqu'ils sont purement Mélangés , en dissolution ou autrement , peut être mieux sentie ; qu'en comparant le résultat de la cinquième expérience synthétique, avec la difficulté 'qu'oppose le mercure pour

être chassé du composé.

Je dois observer ici que toutes les expériences analytiques' et plusieurs autres, ont été faites

comparativement sur le palladium que j'avais acheté, et sur celui que j'ai composé. Mais ; quoique j'eusse moi-même combiné le mercure avec le platine, et que je susse que ce métal était contenu dans le résultat obtenu , je n'ai

jamais pu réussir à le séparer. Aucune des su bstanees décrites dans le premier paragraphe,

comme moyenne entre le platine et le palladium, ne laisse échapper la moindre quantité du mercure qui lui est combiné 5 je n'ai jusqu'ici trouvé aucun moyen pour y réussir. Le nom depalladium porte dans notre esprit l'idée d'une chose absolue , qui n'est point susceptible de diverses- nuances. Il en est cependant une infinité dans les alliages , et particu-