Journal des Mines (1802-03, volume 14) [Image 79]

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STATISTIQUE DES MINES ET USINES

blement , pendant cette même époque, les eaux ont charrié, pêle-mêle avec les grès , les substances de ph:in-lb que l'on y trouve disséminées

la Mine de Saint-Avold , les carbonates et sulfures de cuivre, qui existent clans plusieurs couches de grès du département, et les oxydes de manganèze qui couvrent le pays de Tholay. Dans la seconde époque, toute la partie où abdnide le calcaire coquillier, a été, selon toute app-arence , sous les eaux d'un grand lac salé ; alors le calcaire argileux et le calcaire coquillier se sont déposés, ici, plutôt et plus abondamment là, plus tard et en moindre quantité, de manière à former sous les eaux des monticules séparés, par des vallées étroites et profondes. Telle peut être l'origine des côteaux calcaires , que nous avons.,-dit être superposés_ au grès houilleux des départemens de la Sarre et de p. Moselle. Dans la troisième époque, qui dure encore, les eaux s'étant retirées, soit par évaporation_, soit par une pente naturelle, soit par les deux causes réunies , les côte.aux , formés

par dépôt, se sont consolidés par le désséchement 3 dans la suite, les eaux pluviales et les

rivières ont commencé à former des attérissemens dans les vallées ; les côteaux calcaires et les grès ont éprouvé des dépressions, des dé-chiremens, et les:eaux ont apporté par-dessus, de l'argile, des-..sables , des cailloux roulés tels qu'on en voit eu bancs considérables , sur les rives de la Brême , près de Sarre-Libre, des grès recomposés et des mines de fer oxydé, comité nous aurons occasion de le détailler en parlant des substances métalliques. Cette esquisse du département de la Moselle, a pour

DU DEPARTEMENT DE LA MOSELLE.

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objet, non-seulement de le faire connaître mais en même tems de montrer que les idées de géologie , les plus généralement adoptées,

y sont appuyées par un grand nombre de faits. On y trouve la confirmation des opinions, que

le Cit. Duhamel fils, ingénieur en chef des

mines, a développées dans un Mémoire qui a été couronné par l'Académie des Sciences. (Voyez Mémoire de Duhamel fils , Journal 8, tom. 2 pag. 53.) des Mines , Revenons aux pierres proprement dites. Dans plusieurs endroits, le calcaire coquillier

et le calcaire argileux sont exploités pour la bâtisse. Les matériaux, Cille l'on tire des carrières du département, jouissent d'une grande réputation ; la chaux des environs de Metz ne leur cède en rien ; il en résulte que les constructions sont d'une extrême solidité dans le département de la Moselle, témoin la citadelle de Metz, que l'on démolit actuellement. Dans

cet ouvrage, qui existe depuis deux siècles

les pierres et le mortier ont tellement fait corps ensemble, que l'explosion de la poudre ne parvient communément qu'à détacher des blocs de maçonnerie, dont quelques-uns ont plus de dix

mètres cubes. Une preuve encore plus frappante de la bonté de ces matériaux, ce sont

les arcades de Jouy, bâties depuis près de, deux mille ans, et dont plusieurs sont encore entièrement respectées par le tems. Les carbonates calcaires ne sont pas les seuls matériaux de construction qui soient exploités dans le département; on en extrait aussi la chaux sulfatée calcarifère (-pierre à plâtre), le grès sill, 3

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