Journal des Mines (1801-02, volume 12) [Image 102]

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OBSERVATIONS GÉN :11AL ES de circonférence, et le pays d'alentour fut couvert de ses éjections. Les -volcans n'ont aucun caractère distinctif 170

d'après lequel on puisse appeller les uns primitfs , et les autres secondaires. Les uns sont

.plus anciens que les autres sans doute, mais ils Ont tous une même origine. Les anciens comme les modernes ont été élevés par les éruptions des feux souterrains , et les bouches latérales qui se sont ouvertes sur les uns, et qui s'ouvrent encore sur les autres, partent des Mêmes foyers qui ont donné naissance au volcan principal. Ils doivent tous leur origine, comme je l'ai déjà remarqué, aux fermentations des matières inflammables souterraines produites par l'intermède de l'eau de mer. La marche de toutes ces éruptions latérales est celle-ci : les feux souterrains s'ouvrent une issue , qui , lorsque l'éruption doit être considérable , est précédée de tremblement de terre. Les explosions de cette bouche nouvelle lancent des matières ardentes, qui, en retombant, accumulent une élévation en forme de cône. Le fond.

de cette élévation, qui a constamment deux reste tonbouches , dont l'une est plus active' jours ouvert, et sert d'évent aux dif*férens fluides élastiques qu.e les fermentations dégagent, et aux vapeurs salines et sulfureuses, et c'est au pied extérieur de ce cône, du côté de la pente, que sort le courant de lave.

Lorsque l'éruption peut arriver au sommet du volcan , l'effet est encore le même, les matières lancées élèvent sur ce sommet un cône nouveau, dont les deux bouches forment alors

171 SUR LES VOLCANS. le'fond du Cratère, et la lave qui sort de son pied se précipite sur la pente du volcan.

Les bouches volcaniques s'ouvrent sans doute

dans les lieux où elles trouvent le moins de résistance ; c'est pourquoi en -voit plusieurs -volcans élevés sur des plaines, après avoir percé

cependant les couches qui sont au-dessous dit sol dont leurs éruptions répandent quelquefois les débris. Mais si les foyers se forment sous des couches élevées sur le sol, qu'elles soient de granite ou de toute autre substance , ils les rompent fréquemment, et s'ouvrent un passage au travers des fractures. Tel est le cas , à ce qu'il paraît , de la montagne dé Coran , citée par le Cit. Monnet ; car les laves qui ont coulé depuis le sommet de cette montagne, ont tiré leur origine de foyers qui étaient fort au-dessous des couches de granite qui sont à sa base, ce que le Cit. Monnet ne paraît pas soupçonner. Quant aux couches calcaires et sableuses qui

ont succédé an granite, et qui environnent cet

ancien -volcan ; ayant été élevé sous les eaux de la mer, comme tous les autres volcans de l'Auvergne, il est possible que ces couches soient

des dépôts, de cette mer, postérieurs à la première manifestation du volcan, comme on voit à Dransfeld , près de Gottingue dés cônes volCanicules enveloppés d'une couche calcaireequillère. Je n'ai jamais rien aperçu dans les éruptions volcaniques qui pût indiquer que l'électricité

fût une de leurs causes, comme l'ont pensé

quelques naturalistes. J'ai vu de très-près plusieurs explosions du Vésuve , j'ai vu même les deux bouches ou cheminées d'où elles partaient, 4