Journal des Mines (1800-01, volume 10) [Image 140]

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MINES DE PLOMB ARGENTIViR

de peine à se prêter aux dépenses qu'exigeaient

les besoins extraordinaires de l'exploitation quoique l'on n'eût encore fait aucun appel qui Procès en-

tre les

excédat une somme de 5oo francs. 32. )' Cette insouciance des actionnaires.étran-

ac-c" b ers tionnaires.

se renouvela à la suite de l'orae cr qui avait

culbuté la machine de Saint-Jean, et donna lieu à un procès interminable, qui devint une des causes de la chute de cet établissement. Les

actionnaires des Vosges, dans une assemblée générale, arrêtèrent qu'il resterait toujours en

caisse le quart net des produits pour les besoins

extraordinaires : les associés habitant dans le Brisgaw s'y opposèrent ; ils furent assignés à la chambre des comptes de Nancy ; ils répondirent

que n'étant pas Lorrains, ils n'en étaient pas

justiciables. » Les autres actionnaires, après les avoir inutilement sommés de comparaître pour prendre -part aux délibérations, fondés sur le nombre égal de leurs intér'dts , firent un appel de 5o6 fr.

par action, auquel les étrangers se refusèrent. Les premiers firent homolog,uerTeur délibéralion, et ( suivant les usages relatifs aux mines en Allemagne, et même suivant ceux reçus en. Lorraine ) 'ils retinrent les actions des étrangers. Ces intéressés firent des oppositions et accusèrent les autres associés, ainsi que le Citoyen Schreiber le père ( qui jouissait de la réputation générale d'un honnête homme ) , de malversa-

tion- ou d'inexactitude dans les comptes, pré-

tendant que, sans cela, on aurait dû trouver. dans la caisse plus de fonds qu'il n'en fallait pour faire face à toutes les dépenses.

Cette manuvre arrêta le zèle des in-

DE LA CROIX

DÉPARA'. DES 'VOSGES. 741.

téressés les mieuk intentionnés, inquiéta les autres, et suspendit la reprise alors facile des travaux. Schreiber et ses collègues demandèrent

qu'on jugeât le fond de l'affaire : mais rien ne fut décidé, et les mines languirent de plus en plus jusqu'en 1768, que Schreiber le père mourut, , ainsi que plusieurs autres. associés. Alors les mineurs n'étant plus payés repassèrent le Rhin, à l'exception de soixante-dix à quatrevingt qui restèrent à la Croix, sous la conduite de Schreiber fils aîné. 35. » La Lorraine ayant été réunie à la France Ilenouvel de après la mort de Stanislas , roi de Pologne , ar- lement concession. rivée en 1766, cette affaire fut ensuite reprise. par la Galaisière , Intendant de cette province: La concession fut renouvelée pour trente ans aux actionnaires restés fidèles à cette exploitation , mais sans déclarer que les actions des autres intéressés seraient confisquées. Les nouveaux concessionnaires n'osant faire d'avances,

dans la crainte d'en partagepreduits avec les étrancrers laissèrent-les mines dans l'état

à-peu-pres où elles étaient à l'époque de leur

chute, et se bornèrent à extraire des massifs que

l'on avait laissés dans la hauteur, et à suivre quelques veines latérales, qui donnèrent du minéral, principalement à leur jonction avec.. le filon principal. 36.)) Il n'y a pas de doute que si, -à la suite de ce malheureux procès, les actions des étran-

gers, qui ne les avaient pas nourries, avaient été confisquées au profit de l'entreprise, les

mines de la Croix auraient été reprises avec de

grands succès, sur- tout dans un tem.s où le