Journal des Mines (1800-01, volume 10) [Image 116]

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portance dans l'ordre méthodique, et pour faire connaître sa prééminence sur toutes les autres répartitions introduites par des vues particulières et fondées sur des conventions. La sorte de concordat qui fait admettre celles-ci , peut être changé -par de nouvelles considérations , peut être violé sans conséquence, pendant que les principes sur lesquels l'espèce repose sont irrévocables ; ils ne peuvent recevoir ni oppositions ni exceptions. (b) Si l'espèce minéralogique a été si long-

terns incertaine, si elle était plutôt le résultat du caprice que du raisonnement, si on a méconnu sa vraie existence, c'est qu'il est plus aisé de proposer une convention que de décou-

vrir une vérité. D'ailleurs , dans toutes les

sciences naturelles, la bonne spécification est réservée au tems des plus grandes lumières ; et ce n'est qu'après bien des efforts et des essais in-

suffisans qu'on parvient àla déterminer avec quelque précision. Aussi un homme célèbre (Buffon) a-t-il dit : ignorancefait les genres, la science seule fait les espèces; et il est d'autant moins

extraordinaire que la minéralogie ait éprouvé ne pouà cet égard autant d'hésitation , chimie, et qu'elle vait être éclairée que parla. était forcée d'attendre les progrès qui devaient élever cette dernière science au rang des scien-

ces exactes. D'ailleurs, avant d'en avoir fait l'heureuse application ,. il aurait été difficile d'imaginer qu'il serait besoin du concours de la géométrie pour prouver les mêmes vérités que les travaux du chimiste annonçaient à la minéralogie.

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c) L'espèce doit être la base et le centre de tout ordre méthodique bien concerté ;. elle 'doit lui servir d'unique régulateur, car c'est de l'espèce qu'il, faut descendre aux variétés,

comme c'est de l'espèce qu'il faut remonter aux différentes répartitions que l'on 'veut ensuite faire des minéraux, sous les noms de genres ou de classes. Avant d'avoir préalablement fondé l'espèce toute distribution n'est que confusion ; après l'avoir établie sur des principes fixes, aucune distribution ne peut être, jusqu'à un certain point, vicieuse parce qu'elle a. toujours un fanal qui l'éclaire , un point de rappel d'où partent toutes les relations et auquel toutes doivent concourir. La science qui nous occupe pourrait aisément se passer de tout l'échaffaudag,e sur lequel on l'a placée, én lui faisant des genres, des ordres, dès familles et des classes ; mais elle n.'existeroit pas si elle ifavoit pas ses espèces, et si celles-ci n'étoient pas parfaitement distinctes entr'elles. La Miné-

ralogie ne perdroit pas une idée de quelque importance , pas une seule considération do quelque valeur, en renonçant aux conventions

qui groupent certaines espèces ensemble, pendant qu'elle abandonnerait tout ce qu'elle possède en connaissances acquises, si elle se départissait des principes qui fixent sa spécification ; et elle se réduirait à être le simple répertoire des minéraux que les arts emploient. (d) La l'onction la plus importante des espèces est de rallier autour d'elles leurs variétés ét de réclamer par une sorte d'appel tous les minéraux qui sont sous leurs dépendances respecVy2