Journal des Mines (1798-99, volume 9) [Image 222]

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LETTRE DU C.'n BERTRAN]) le grès molace , qui fait ici l'illusion ou le quiproquo, est seulement la matière qui aurait pu devenir granit si elle fût restée à sa première place. gi.3 6

-Permettez - moi donc de le répéter : ce n'est point aux yeux , mais à l'esprit , que je prétends prouver la superposition du granit : ce n'est ni par le temoignage de Soulavie , ni par les observations de La Peyrouse au Mont-Perdu , ni par

Si-l LE GRANIT437 raison me montrent le granit assis ens. et ma immédiatement ; c'est :sur un calcaire .que personne autre que moi ne veut ou ne peut reconnaître , tant il s'est défiguré en prenant toutes les

formes schisteuses ,..qUartzeuses, magnésiennes; &c. Et quant à ces ,molaces , ou grès micacés , aux-

quels on fait jouer ici le rôle de granit secon-

celles de Buch sur les granits de Wartha qui recouvrent évidemment les schistes , ni par les

daire , je n'en connais pas qui reposent sur le vrai granit centime vous le présumez, quoique cependant il ne soit pas impossible que les détritus

vertes, et qui le sont encore en partie ; ni même par l'induction frappante que j'ai tirée d'anciens volcans , dont le foyer et l'aliment ne pouvaient

ment ; car si l'on voit souvent ce grès et le calcaire

nombreux exemples que j'ai aussi donnés de montagnes schisteuses qui en ont été totalement recou-

être que sous des masses de granit telles que celles du Mont-d'Or, qu'on ne soupçonnera certainement pas d'être une formation nouvelle ou secondaire

comme on le dit de celles du ViVarais du comté de Glatz , &c. ; induction que Dolomieu vient luimême de saisir et de pousser avec tant de force qu'il veut en faire le fondement d'une histoire du globe toute nouvelle , et plus singulière encore que la mienne. Non : puisque la superposition du granit, fût-elle évidente , serait toujours contestée et ne suffirait pas pour résoudre le problème de sa formation

,

je veux qu'elle ne soit qu'une des

conséquences de mon système sur la nature et l'origine de ce minéral , mais une conséquence nécessaire, un fait qui, ne pût-il jamais être vérifié n'en serait pas moins indubitable , à moins qu'on

ne supposât que l'embrasement des premières et plus hautes terres aurait pénétré jusqu'au centre du globe. Mais , je dois aussi le répéter , ce n'est pas sur un calcaire coquillier et horizontal que mes

d'un granit aient été transportés sur un autre mais je n'en connais pas non plus , et je crois qu'il ne peut pas y en avoir , qui passent sous les montagnes calcaires pour leur servir de fonde-

faisant des couches soit alternatives , soit communes, ou mélangées de l'une et de l'autre , c'est parce qu'ils y sont tous deux arénacés , c'est-àdire , chartes hors de leur place natale ; c'est parce que dans cette nouvelle butte ou montagne d'alluvion , ils sont contemporains et fondement réciproque l'un de l'autre, tandis que, sur les montagnes natives ou originelles, ce grès ne peut jamais se trouver que comme un chapeau ou une enveloppe qu'elles ont reçue long-temps après leur entière formation , même après avoir déjà souffert une déformation et des déchiremens incroyables. Faites-moi le plaisir d'ajouter ou de faire succéder ces développemens à ce que j'ai déjà, dit dans ma première lettre : car vous êtes aussi persuadé que moi que, sur tout ce qui concerne

le granit, l'on n'a encore débité que des erreurs qui néanmoins ont partagé ou fort occupé les sanas. Eh bien! ce sera donc une rêverie de plus