Journal des Mines (1798-99, volume 9) [Image 140]

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DU DÉPARTEMENT DE LA MANCHE.

,178 trtmoLoGIE feuilletés et téguIalres , que l'on a beaucoup exploités comme ardoise ; mais elle est, en général trop épaisse , très-pesante , et n'offre point de plans parfaits. Il paraît que cette pierre occupe l'intérieur

!ur les côtes voisines. Je les regarde comme assez curieux. Ce sont 1.0 Un canif à deux lames , à manche de corne, recouvert d'un poudingue ou amas de sable quartzeux , réuni par un ciment ferrugineux ; 2.° Un morceau d'anneau de fer recouvert' do la même substance 3.° Plusieurs empreintes de boulets de divers calibres, en forme de calottes plus ou moins épaisses, composées également de poudingue.

des vallées dans cette partie , et qu'elle se relève sur leur croupe jusqu'à une médiocre hauteur. La glacerie dite de Cherbourg , ou de Tour-laVille) quoiqu'elle soit encore éloignée de plus de 'Cinq kilomètres de ces deux endroits, est dans le même cas. Les sommets des montagnes qui dominent la gorge profonde et étroite où elle est construite, sont composés d'un grès quartzeux blanc, écailleux dans sa cassure , et demi-transparent sur ses bords. Il est déposé par grandes assises. Les morceaux exposés à l'air sont d'un blanc mat, et paraissent avoir subi une sorte d'altération, quoiqu'ils soient toujours extrêmement durs. Cette pierre serait très - bonne au pavé , et je la crois assez pure pour être employée dans les verreries. -

En se rapprochant de Cherbourg et dirigeant sa marche vers la route de Valognes , qui aboutit

à la montagne du Roule, on trouve, comme jel'ai déjà dit la base de cette montagne formée de couches de trapp et de roche de corne , qui ont aussi été exploitées comme ardoise , quoiqu'elles n'y soient guère propres. Elles sont recou-

vertes par la roche du Bequet , dont nous avons rendu compte. On me permettra peut-être de faire une courte digression , qui d'ailleurs n'est pas étrangère à mort

sujet. La municipalité de Cherbourg, lors de mon passage en cette ville, eut la complaisance de me donner plusieurs échantillons trouvés dans la mer et sur

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Il est clair que cette formation de poudingue est assez récente , et qu'elle est due à la décomposition du fer , qui , passant, à l'état d'oxide , a. agrégé fortement les substances pierreuses , et sur-tout siliceuses, qui l'entouraient. Je fis part de ce fait à l'ingénieur des ponts et chaussées , homme très-instruit , et chargé des travaux du port ; je lui soumis l'idée de jeter, avec les pierres perdues de la rade, des débris du plus vieux fer , dans l'espoir de rendre incessamment cette masse Solide et cohérente : il me parut avoir dessein de faire quelques essais à cet égard. Les bords de la côte à l'ouest- nord - ouest de Cherbourg laissent voir aussi une ardoise verte stéatiteuse, et très-douce au toucher , semblable à celle de la: montagne du Rouie : cela s'observe principalement dans le bassin de la rivière de Querqueville , depuis le fort de ce nom jusqu'à SainteCroix. -

Ce dernier endroit est un des points les plus élevés des environs ; aussi entre lui et Brainville trouve-t-on un petit sommet granitique , qui disparaît promptement sous des grès à gros grains composés de feld-spath rougeâtre décomposé ,- de, quelques grains de quartz, et d'une terre verdâtre" Journ, des Mines , Nivôse an VII.