Journal des Mines (1798-99, volume 9) [Image 98]

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-DISCOURS

heureux succès. Cette découverte., une des plus importanteS de notre siècle par son objet , et qui devrait faire la fortune de son auteur s'il avait moine consulté l'intérêt public que le sien, nous fera par-

tager avec l'Angleterre une branche de commerce assez considérable, que cette nation a possédée exclusivement jusqu'ici. III. Récemment le C. Guyton a confirmé, par une expérience authentique , ce que Lavoisier avait annoncé avec réserve, et ce que Tennant , chimiste anglais, a répété depuis d'une manière plus positive, que le diamant ,. ce corps si dur , si pesant et Si transparent , n'était que du charbon pur, ou le carbone des chimistes modernes. Après avoir enfermé ce corps combustible avec du gaz oxigène dans un appareil où l'air n'avait aucun accès , et d'où rien ne pouvait sortir, il l'a exposé aux rayons du soleil rassemblés par un verre ardent. Dès que la température fut assez élevée pour lui donner le rouge de cerise , il s'enflamma en répandant autour de lui une auréole lumineuse, et en quelques heures iI se consuma jusqu'à la dernière molécule. Ayant ensuite examiné l'air dans lequel avait. ballé le diamant , il trouva que la quantité du gaz oxigène avait diminué, et qu'a sa place était du gaz acide carbonique, sans aucun autre mélange. Mais si nous sommes forcés par les résultats de l'expé,

rience de conclure que le diamant n'est que du charbon pur , il nous reste encore beaucoup de choses à connaître pour pouvoir estimer exactement la différence qui existe entre lui et le charbon ordinaire : car qu'y a-t il en effet de plus différent,

au moins par les propriétés physiques , que ces deux substances qui ne voit que , sans l'expérience chimique , i ne serait certainement jamai,s

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DES PROFESSEURS. 9 entré dans l'esprit cies hommes, même les plus péné-

trans , de les regarder comme un seul et même corps Cependant ,. si l'on réfléchit sur les taches noires

et sur l'espèce de fuliginosité dont le diamant se couvre lorsqu'il commence à rougir , on pourra -soupçonner que la principale différence qui distingue te diamant du charbon ordinaire , c'est que celui-ci contient déjà une petite quantité d'oxigène, qui le met à l'état d'oxide et lui donne une couleur noire. Les phénomènes que présentent les bois. les plus blancs, et le papier lui-même, en brûlant, semblent assez d'accord avec cette opinion mais les expériences de M. Tennant paraissent s'opposer à son admission , puisqu'il dit avoir obtenu de la combustion du diamant la même proportion d'acide carbonique qu'aurait donnée une quantité semblable de charbon pur. Sans doute les travaux

du C." Guyton, dont les résultats précis ne sont pas encore connus, résoudront cette difficulté. IV. Quoique depuis long-temps la composition de l'atmosphère ait attiré l'attention des chimistes et des médecins ; qtioiqu'ils aient tenté beaucoup de moyens pour connaître la nature et les proportions de ses principes, parce qu'ils pensaient avec raison

que cette connaissance répandrait une grande clarté sur les phénomènes de la nature, cependant M. Humboldt, savant chimiste prussien , animé du plus grand zèle pour tout ce qui peut concourir à l'avancement des arts et des sciences , a prouvé dernièrement , dans un mémoire rempli d'expériences très - exactes , et dont la plupart ont été faites dans ce laboratoire , que toutes les méthodes eudiométriques , employées jitsqu'ici , étaient plus ou moine vicieuses.