Journal des Mines (1798-99, volume 9) [Image 21]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

OPI-IITE DES -PYRÉNÉES. 40 naturaliste., on trouve généralement des asbestes (1 ) qui' paraissent en être la cristallisation. Enfin l'amiante et l'asbeste se rencontrent aussi dans la pierre verdâtre des Pyrénées, comme on le remarque près de Bagnères. Mais s'il est vrai que la serpentine, dont l'analyse chimique nous a fait connaître les principes cons, tituans, donne naissance à ces substances, et qu'elles ne soient qu'une cristallisation de cette pierre magnésienne , on a lieu de s'étonner d'y trouver de la terre calcaire , tandis que la serpentine n'en contient pas. La terre siliceuse , qui prend la forme du cristal de roche; la terre calcaire, qui, lorsqu'elle se cristallise, devient spaih calcaire; Ie_plâtre transformé en cristaux de gypse ; toutes ces substances, dis-je , ne présentent-elles pas tous les principes dont elles sont composées, soit qu'elles paraissent

sous une forme régulière, soit qu'elles n'offrent aucune apparence de cristallisation Après de pareils exemples, est-il bien certain que l'asbeste et l'amiante ne sont qu'une modification de la serpentine dont nous avons vu les différentes anal yses La pierre verdâtre des Pyrénées paraît plus propre

à la formation de. ces deux substances puisqu'elle contient de la magnésie , de la ferre siliceuse , de la terre calcaire , de la terre argileuse et du fer, Au reste , quoiqu'on semble autorisé par l'identité des parties constituantes à croire que la pierre yerdiirre des Pyrénées est plutôt la vraie matrice de l'amiante et de rasbeste.que la serpentine , je suis loin de prétendre qu'on ne rencontre pas ces substances mêlées avec crautres espèces de pierre : il (

) Mémoire sur l'hist. nu, de Corse, par le C.e.

OPHITE DES PYRÉNÉES.

4i. est aisé de concevoir que les eaux peuvent entraîner des molécules de la pierre mixte qui donne naissance à l'amiante et à l'asbeste , et les déposer parmi des matières d'une nature différente ; aussi les trouve-t-on quelquefois enfermées dans le cristal de roche , le quartz , le spath calcaire, et autres corps pierreux ; ce qui ne doit point paraître plus

étonnant que de voir des veines de quartz traverser des masses argileuses ou calcaires. Toutes les notions acquises sur la nature de la serpentine ne me permettent donc pas de rapporter

à ce genre de pierre la pierre verdâtre des Pyrénées , sur-tout lorsque de savans naturalistes , et notamment Bayen , dont les expériences ont aussi

fait connaître les parties constituantes de la véritable serpentine , ne les confondent pas dans la même classe. Mais si l'analyse de la pierre verdâtre des Pyrénées, dont cet habile chimiste s'est également occupé, fut un motif pour me déterminer à suivre son exemple, en la rangeant parmi .les porphyres, il faut convenir aussi que la tex-. ture de ces sortes de pierres , et les différentes époques de leur formation , empêchent de les réunir dans la même espèce, malgré la ressemblance que la chimie découvre dans leurs principes constittians. Le porphyre, de l'aveu de tous les naturalistes , est une roche primitive , contemporaine du granit ; la pierre verdâtre des Pyrénées est, au contraire, de seconde formation : d'ailleurs, les nomenclatures modernes rangent la première de ces roches parmi les pierres composées , dont le fond renferme des crista-u- x épars de feld-spath et peut en même temps contenir du- schorl. -La pierre verdâtre des Pyrénées présente à peu près le même ciment que certains porphyres : l'oeil découvre