Journal des Mines (1797-98, volume 8) [Image 132]

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736 CANAUX DES MINES La seconde manière de prendre l'eau, est de 'barrer les ruisseaux et rivières , ou de faire des digues plus ou moins hautes, suivant que le canal arrive plus ou moins au-dessus de leur niveau. Les barrages simples et peu élevés, se font avec des pièces de bois transversales, appuyées derrière par des piquets, et garnies par devant avec des planches bien jointes. La vanne régulatrice est nécessaire dans ce cas comme dans le premier ; niais elle se place plus ordinairement à une certaine distance de l'orifice du canai. Il' n'est pas nécessaire de faire sentir laquelle des deux manières de prendre l'eau est la meilleure et la plus convenable, sur-tout dans un état libre et bien policé. Au seul mot de digue , l'esprit se

trouble, et la liberté gémit de voir, que ce qui était fait pour le service de tous, est obstrué par

des particuliers, aussi ennemis du bon ordre, qu'égoïstes méprisables et bornés.

Des digues, voilà ce que construisait l'ignorante et arrogante féodalité ; et l'on voyait avec

autant d'étonnement que de tristesse, les monurnens gothiques s'élever au milieu,:dune multitude de villes, qu'ils déshonorent encore, et dans des capitales mêmes comme Toulouse ) ; des digues (r

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Je dis que les digues

déshonorent les grandes communes où elles se. trouvent, et ce n'est point assez. Les digues, en faisant remonter l'eau , la font tomber d'une hauteur plus ou moins considérable. L'eau, en tombant, acquiert de la viiesse et par conséquent de la force ; elle creuse, doit clone creuser sans cesse les endroits oit s'opèrent les et chutes , qui deviennent de plus en plus considérables ; en que là où il n'y avait d'abord qu'une chute de quelques sorte mètres , et de Ta hauteur seule de la digue , il s'en trouve , au bout d'un temps plus ou moins long, qui ont plusieurs fois cette hauteur , et qui forment enfin des gaufres effroyables, comme oa

737 ET CASAUX-AQUEDUCS. voilà ce qu'a effrontément multiplié l'anarchie

durant laquelle un individu croyait former une république.

L'arrêté du Directoire exécutif du 19 ventôse an 6, a été pris pour qu'elles soient détruites déjà sans doute il y en a un grand nombre qui ne sont plus ; toutes ou presque toutes disparaîtront ou pourront disparaître, et iI arrivera, ou tout au Moins il pourra arriver qu'il s'en élèvera fort peu de nouvelles.

Cet arrêté porte

cc Qu'à la diligence des

administrations centrales , il sera dressé" des » procès - verbaux qui constateront les ponts, &c., » chaussées, digues, écluses, usines, moulins, Ceux qui nuisibles au cours de l'eau. » utiles ou » s'en prétendront propriétaires , seront tenus de Les administrations proD, produire leurs titres.

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» nonceront la destruction de ceux de ces étaD3

.» D,

blissemens qui ne se trouveraient pas fondés eu titres , ou qui n'auraient d'autres titres que des concessions féodales abolies. Il ne pourra en

avoir obtenu la » être formé à l'avenir , sans en centrale , qui ne

» permission de l'administration » pourra l'accorder que de l'autorité du Directoire » exécutif. ,. Les administrations centrales chargées de prononcer la destruction des digues et établissemens infini d'endroits, et au milieu peut le voir dans un nombre même de beaucoup de grandes communes. Les digues obstruent donc les rivières , par-là même qu'elles existent, et pour le elles les rendent encore impraticables , et dangereuses bien fait pour temps oit elles n'existeront plus. Voilà qui est frapper un Gouvernement éclairé et prévoyant. Qu'on se hâte de les détruire, et d'en précipiter les honteux débris dans Ic& excavations citziles on; f'aiSeî,