Journal des Mines (1797-98, volume 8) [Image 88]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

.652

DÉPARTEMENT communiquer à l'intérieur par un petit puits. Mais on se vit encore obligé d'abandonner ces ouvrages

au bout de deux ans, parce que le minérai ne se rencontrant que par rognons séparés par,des;dis.

tances stériles considérables , il fallait traverser en

pure perte de grandes longueurs de quartz de la plus grande dureté. Cependant, pendant la durée de cette reprise, .on a retiré de ces travaux environ 3000 myriagrammes de minérai de plomb , tenant environ 1 2 dix-millièmes d'argent lorsqu'il 'avait été préparé par les moyens simples du triage les manipulations les plus économiques du criblage à la cuve. Le surplus , qui n'était_ Pas susceptible de ces préparations ordinaires, et qui aurait exigé un bocard et des tables à laver , a été laissé sur les haldes , où il forme encore deux tas assez considérables.

_

On voit aussi au point de jonction des filons, une grande excavation faite par les habitans de la Rovière , dans laquelle on a poussé un peu- au-delà. de l'alignement du filon des anciens. Cette excavation est précisément au - dessous de la muraille dont on a parlé ci - dessus , et sous laquelle on

aperçut du minerai à la crête du filon. On y a

troUvé de très-beaux:blocs de minéral de plomb mêlé .ide :mouches de minéral de cuivre.; mais l'extraction devenant de plus en plus irrégulière, et parconséquent plus difficile et plus dispendieuse, on a été' forcé d'abandonner aussi ces travaux. Ce second filon descend -la --montagne de ia Rovière , accompagné d'un banc de grès fin très-dur, et de couleur de chair. Ce grès est tantôt à droite; tantôt à gauche du filon depuis soniicroi, setnent supérieur ; de sorte que, -tantôt il lui :sert .1.

DE L'A RDÈCH

5' 5 3

de mur, et tantôt de toit. A l'aide de ce grès, on en retrouve aisément la trace ; et par-tout où les affieuremens quartzeux ou spathiques de la gangue

paraissent à découvert, il est rare de ne pas apercevoir des mouches de minerai de plomb terni par. le contact de l'air. La puissance de ce filon est le plus ordinairement de 7 à o décimètres; mais en a en quelques endroits le double, et même plus. Telle est sa largeur au bas de la montagne et sur le bord de la rivière qu'il traverse, pour remonter dans la montagne opposée, où il paraît conserver le même caractère et la même direction; mais ce qu'il y a de singulier de ce côté, c'est que le banc de grès s'en sépare et se dévie tout-à-coup du côté du levant sous un angle d'environ 3 3 degrés décimaux.

Cette dernière montagne est schisteuse comme la précédente : comme celle-ci elle porte les marques des travaux des anciens sur le même filon.; mais

les deux grandes ouvertures qu'ils y ont faites, sont presque inabordables aujourd'hui, à cause de l'escarpement des rochers.

D'après cet aperçu, on est fondé à conclure avec le C." Mai:ronneuve , que le canton des Vans renferme de grandes richesses métalliques; mais les obstacles que rencontre leur exploitation, sont de

nature à ne pouvoir être surmontés qu'au moyen de grandes avances pécuniaires : tels sont, 1°. la difficulté des chemins dans un pays montueux où il faut tout transporter à dos d'homme; 2°. l'éloignement des forêts qui doivent fournir les bois de construction, d'étançonnage et le charbon ; 3.0 la presque impossibilité d'établir des usines sur les bords resserrés de la rivière de la Borne, qui arrose ce canton, à cause des débordemens considérables

auxquels elle est sujette.